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EDF : 37% des salariés en grève contre les mesures liées au prix de l'électricité

Le mouvement de grève était très suivi ce mercredi. [PHILIPPE DESMAZES / AFP]

Environ 37% des salariés d'EDF étaient en grève ce mercredi, à l’initiative des quatre principaux syndicats du secteur énergétique, afin de protester contre les récentes mesures gouvernementales.

La participation au mouvement s'élevait précisément à la mi-journée à «37,20% de l'effectif total», selon la direction d'EDF. Un niveau très élevé mais qui ne devrait pas entraîner de coupure de courant. Lors des derniers mouvements d'envergure, contre le projet de réorganisation du groupe, en 2020 et 2021, la grève avait été suivie par 20 à un peu plus de 25% des effectifs.

Ce mouvement de contestation à l’échelle nationale est né après l’annonce faite il y a quelques jours par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, visant à contraindre EDF à vendre plus d’électricité et à moindre coût à ses concurrents pour limiter la hausse de la facture chez les consommateurs.

Dans les faits, l’Etat français, qui détient 84% du capital du premier producteur d’électricité en France, a forcé l’entreprise tricolore à vendre 20 térawattheures (TWh) de plus d'électricité à un tarif bon marché à ses concurrents cette année.

Cette mesure a été chiffrée à 8 milliards d’euros de perte pour le groupe français en 2022.

Pour protester contre cette décision, les syndicats FO, CFE-CGC, CFDT et FNME-CGT avaient lancé un appel à la grève pour l’ensemble des salariés d’EDF ce mercredi.

«Il s'agit d'un leurre pour masquer une augmentation des tarifs impossible à contenir, en attendant la présidentielle. Le problème de fond, c'est le marché lui-même», a regretté Fabrice Coudour, le secrétaire fédéral de la FNME-CGT, auprès du quotidien économique Les Échos.

La privatisation du marché remise en cause

Au-delà de la demande d’augmentation des salaires et des pensions de 10% formulée par la FNME-CGT, les syndicats de l’énergie militent pour une renationalisation de l’ensemble du service public de l’énergie, comprenant le gaz et l’électricité.

«On voit que la dérégulation du marché de l’électricité, c’est-à-dire l’ouverture à la concurrence qu’on a voulu installer depuis les années 2000, est un échec. On observe une augmentation des tarifs de l’électricité alors qu’on avait un dispositif de fourniture d’électricité sûre, qui permettait une indépendance énergétique. C’est-à-dire qu’on n’était pas soumis aux aléas, comme on le voit aujourd’hui avec le prix du gaz et le contexte géopolitique», a expliqué Ludovic Bertin, président du syndicat CFE énergie à la centrale du Tricastin (Drôme), dans les colonnes du Dauphiné.

Cette mesure gouvernementale a relancé la suspicion de démantèlement d’EDF et la relance du «plan Hercule», très décrié et au point mort depuis 2019, visant à privatiser une grande partie des activités du géant français.

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