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«Zone interdite» à Roubaix : «pour montrer la vérité, on est obligé d'utiliser la caméra cachée», se défend la réalisatrice du reportage

Le reportage sur l’islamisme à Roubaix, diffusé il y a plus d’une semaine sur M6, n’en finit pas de faire réagir. Accusations d’islamophobie d’un côté, dénonciation de menaces de mort de l’autre, la polémique enfle. Michaëlle Gagnet, réalisatrice du documentaire, s’est expliqué ce mardi sur CNEWS.

La réalisatrice s’est défendue quant à l’utilisation de la caméra cachée, dont certains reprochent qu’elle sert à instiller un climat de peur et de danger dans le documentaire.

Son emploi «n’est pas malhonnête», assure-t-elle. «Quand on veut montrer la vérité, quelque chose qui est caché, quelque chose qui n’est pas dit, on est obligé d’utiliser ce procédé-là (…), sinon jamais on ne pourrait le dénoncer».

«J’aurais préféré qu’un salafiste puisse s’exprimer, nous dise pourquoi il croit en cet islam rigoriste là», a-t-elle poursuivi. «Il aurait même pu s’en défendre, car beaucoup restent tout à fait pacifiques, mais personne n’a accepté».

«Parler d’islamisme est devenu un sujet tabou»

Elle s’est par ailleurs expliqué sur son enquête et la polémique qui en a découlé. «Ce qui traverse ce reportage, c’est la peur. La peur de dénoncer, la peur de dire les choses, la peur des représailles et la peur d’être traité d’islamophobe, comme ça a pu être la cas», a-t-elle appuyé.

«Parler d’islamisme aujourd’hui est devenu un sujet tabou», a-t-elle affirmé. «J’ai des collègues qui ont vu leur reportage sur le même thème censuré. Les gens ont peur». A propos des menaces reçues suite à son travail, elle a dit trouver ça «insupportable», avec le risque d’en arriver à ne faire désormais que des sujets «consensuels, institutionnels (…), inintéressants, simplement pour ne pas choquer ou heurter les gens. Il faut que nos confrères (journalistes) soient très unis» pour se soutenir.

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