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Paris : les travaux de la nouvelle centrale à béton de Lafarge vont pouvoir commencer

Les travaux de modernisation de la centrale à béton vont pouvoir commencer fin mars. Les travaux de modernisation de la centrale à béton doivent commencer fin mars.[© Lafarge]

Après des mois voire des années de concertation, le projet de modernisation de la centrale à béton du groupe Lafarge sur les quais du port de Javel, dans le 15e arrondissement de Paris, a obtenu le feu vert des autorités. Les travaux vont pouvoir commencer dans les prochaines semaines.

Qualifiée d'«aberration écologique» par des élus écologistes, ainsi que par plusieurs associations de riverains mobilisés contre le projet, la modernisation de la centrale Mirabeau sur les quais du port de Javel (15e) va finalement se concrétiser. Mais alors qu'il s'agissait dans sa version initiale d'un agrandissement de cette cimenterie opérée par Lafarge et installée là depuis , la cimenterie – qui alimente en ciment de nombreux chantiers parisiens et de la proche-couronne – sera finalement plus petite que prévu. Le permis de construire modificatif ayant été accepté en décembre, les travaux vont pouvoir commencer ce mois-ci.

Un projet entièrement repensé

«C'est un projet très très différent de ce qui était prévu à l'origine», explique Loic Leuliette, le directeur de la communication de Lafarge France, qui énumère les changements finalement concédés par le groupe à l'issue de la concertation avec les riverains et militants écologistes inquiets. Parmi eux, la réduction d'un tiers de la capacité de production de la centrale (80.000 m3/an contre 120.000 m3 à l'origine), l'installation de 5 trémies au lieu de 7, de 7 silos au lieu de 9 ainsi que d'une flotte réduite à 12 camions, motorisés au GNV, au lieu des 16 camions diesel.

Par ailleurs, et c'est l'un des points qui posaient problème aux riverains, le bruit sera diminué. Comment ? «Nous avons revu nos processus opérationnels pour que le cheminement de nos camions se fasse uniquement en marche avant», éliminant ainsi «l'alarme de sécurité de la marche arrière», explique le directeur de la communication, qui assure que ce nouveau projet a été imaginé en accord total avec les riverains. Ces derniers ayant été sollicités pour «les couleurs», «la disposition des bâtiments» ou encore sur «la végétalisation».

Dernier point abordé par le directeur de la communication : celui de l'accessibilité du site. Si celui-ci n'était accessible que le soir et le week-end, lorsque le site n'était pas en fonctionnement, il sera désormais possible d'y accéder à tout moment. Et Loic Leuliette se réjouit donc de pouvoir bientôt «restituer une surface importante au public», alors que les quais le long du fleuve seront «entièrement accessibles». Pour cela, les camions ne seront plus stationnés à côté de la centrale, mais «à l'intérieur».

Mais pourquoi maintenir une telle activité industrielle en plein cœur de Paris ? Tout simplement, répond le porte-parole de Lafarge, parce que «le béton, comme le yaourt, est un produit périssable et que dès qu'il est prêt, il ne faut pas dépasser 1h30 pour l'acheminer sur un chantier».  Et de rappeler qu'il y a «beaucoup de chantiers à Paris» parmi lesquels des constructions indispensables au bien-être des habitants, comme des logements «neufs ou en réhabilitation», des «infrastructures collectives telles que des écoles»...

Dans une pétition, l'association des riverains du Port de Javel avait quant à elle plaidé pour une «mise en valeur des berges de la Seine» qu'elles soient «résidentielles ou touristiques», tout en respectant le monument historique qu'est le Pont Mirabeau et les Berges de Seine, classées au Patrimoine mondial de l'Unesco. Et demandait à la municipalité parisienne de poursuivre sa «politique de réduction de l'usage du béton dans la construction au profit des matériaux biosourcés».

En tout état de cause, les travaux doivent commencer «à la fin du mois de mars 2022», assure-t-on chez Lafarge, tout en soulignant qu'une réunion de présentation du chantier doit être organisée, à laquelle sera évidemment convié le comité local composé de riverains. «Ce projet qui était très compliqué a réussi à émerger à l'issue d'une concertation serrée et exigeante [....] et nous comptons bien poursuivre dans cette même concertation [entamée en septembre 2020, ndlr]», promet Loic Leuliette.

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