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Emmanuel Macron : ces 4 erreurs que le président-candidat ne devra pas commettre en campagne

La phrase malheureuse sera à bannir pour le président candidat lors de ses déplacements. [Ludovic MARIN / POOL / AFP]

Son entrée en campagne était attendue, la voici enfin. Ce lundi soir, Emmanuel Macron échangera avec des habitants de Poissy (Yvelines), pour son premier déplacement en tant que candidat. Largement en tête dans les sondages, il lui faudra éviter certaines erreurs pour continuer sur cette dynamique positive.

La phrase malheureuse

En allant directement au contact de la population, les candidats prennent le risque de se faire «coincer» et de s’embourber dans une discussion compliquée. Dès lors, le dérapage peut survenir. «Des phrases malheureuses, Emmanuel Macron a pu en faire», prévient ainsi Olivier Costa, politologue directeur de recherche CNRS au Cevipof. «Traverser la rue» pour trouver du travail, «les gens qui ne sont rien», les «Gaulois réfractaires», le «pognon de dingue», la liste peut être longue.

En faisant de son premier déplacement un échange qui se veut ouvert, le candidat Macron s’expose à un nouveau dérapage verbal. «Il peut y avoir une déclaration à l’emporte-pièce, un énervement contre une personne», indique Olivier Costa. «Finalement, moins il en dira, moins il prendra de risque».

Laisser la crise ukrainienne prendre le dessus

Emmanuel Macron a beau être président de la République, et accessoirement président du Conseil de l’Union européenne, la guerre en Ukraine ne peut plus, désormais, être sa seule préoccupation. «Il ne peut pas se permettre de ne pas faire campagne, ce serait vu comme de la morgue, comme de l’arrogance», explique le politologue.

Si les Français sont sensibles à la situation à l’Est de l’Europe, aborder les thèmes nationaux sera primordial (voir point numéro 3). Le risque, lors d’un déplacement ou d’un meeting, serait alors de voir le conflit russo-ukrainien prendre toute la place. «Une nouvelle terrible peut survenir en plein discours. Un bombardement, des morts… Il faudra pouvoir gérer ça sans couper net ce qu’il est en train de faire», anticipe le spécialiste.

Oublier les sujets français

Dans un contexte qui lui est extrêmement favorable, avec des intentions de vote dépassant les 30% au premier tour depuis la guerre en Ukraine, la simplicité pour Emmanuel Macron serait de laisser sa stature internationale faire campagne pour lui. Or, entre pouvoir d’achat en baisse, inquiétude sur le système de santé du pays, insécurité ou immigration, les Français ont de nombreux points de préoccupation. «Il ne doit faire l’impasse sur aucun sujet», affirme Olivier Costa.

Reste qu’aborder ces thèmes soulèvera le risque de se faire contrer par les Français - lors des discussions comme celle de ce soir à Poissy - et par ses adversaires politiques. Attaqué sur son manque d’entrain à propos de la question sécuritaire, Emmanuel Macron pourrait aussi être mis à mal sur l’écologie, estime le politologue. Sur ce sujet, «son bilan n’est pas fantastique, alors que son électorat y est sensible», pointe-t-il notamment.

Verser dans l’autocritique

«Son programme en 2017 était très complet, son discours avait très bien marché, il avait mis beaucoup de monde d’accord», analyse Olivier Costa. «Là, il a juste à dire qu’il n’a pas eu le temps de faire ce qu’il avait prévu de faire, qu’il faut lui redonner cinq ans». Pointer des aspects négatifs de son bilan serait une erreur, selon le politologue : «Emmanuel Macron est populaire, il n’a pas besoin de faire son autocritique».

Le spécialiste pense également que se montrer trop précis dans ses propositions pourrait le desservir. «Les autres candidats se sont fait tomber dessus à chaque fois qu’ils ont donné des chiffres (le doublement des revenus des enseignants pour Anne Hidalgo, la hausse des salaires de 10% de Valérie Pécresse...). Tout le monde a sorti les calculettes pour dire que ce n’était pas réaliste».

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