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Le clivage gauche-droite est-il voué à disparaître ?

Le clivage gauche-droite renvoie à la répartition des députés dans l'hémicycle. [GERARD JULIEN / AFP]

Après l’échec retentissant des Républicains et du Parti socialiste lors du premier tour de l’élection présidentielle, la question de la disparition du traditionnel clivage gauche-droite revient sur le devant de la scène.

Traditionnellement la France place ses partis politiques sur une ligne de gauche à droite. Mais depuis quelques années émergent de nouveau mouvements qui se définissent comme transpartisans, c’est-à-dire n’appartenant pas au clivage gauche-droite. C’est le cas notamment du parti animaliste ou encore de la République en marche. En 2017, Emmanuel Macron se présentait comme un candidat n’appartenant ni à la gauche, ni à la droite, une position qu’il tient toujours en 2022.

Cependant pour Emmanuel Négrier, docteur en Science politique et directeur de recherche au CNRS, ce clivage n’est pas voué à disparaître malgré une mutation de la façon de penser les enjeux politiques. «On assiste à une pluralisation des clivages dans la société française. Des clivages territoriaux par exemple, qui sont mal pris en compte, et on a vu avec les gilets jaunes à quel point ne pas les prendre en compte, c’est peut-être aller dans le mur», explique-t-il.

Autre clivage qui prend de l’ampleur, celui des valeurs, «les jeunes par exemple ont un rapport à la diversité culturelle beaucoup plus bienveillant que des catégories de populations plus âgées » ou encore une plus grande sensibilité «aux enjeux environnementaux». «Autrement dit il y a effectivement des différenciations dans l’opinion publique qui ne renvoient pas nécessairement à un clivage droite-gauche», confirme le docteur Négrier.

Un clivage qui a de l’avenir

Cependant, si cette pluralisation apparaît progressivement dans la société, le clivage gauche-droite reste important pour les Français puisqu’il est aussi le synonyme d’une façon d’appréhender la société. Ainsi, Emmanuel Négrier rappelle que l’un des pôles «est plus attiré par la liberté au détriment de l’égalité», il est souvent affilié à la droite, alors que l’autre pôle plus souvent attribué à la gauche «est plus attiré par la valorisation de l’égalité au détriment quelques fois de certaines formes de libertés individuelles».

Ainsi, pour le spécialiste le clivage gauche-droite n’est pas voué à disparaître dans l’immédiat. «Il reste quand même au-delà de la pluralisation de clivage, un sens assez clair à cette polarisation de la gauche et de la droite », explique-t-il, avant d’ajouter, «je ne suis pas du tout persuadé que ce repère entre la gauche et la droite sois complètement dépassé pour les gens».

Ainsi, si le clivage gauche-droite évolue avec les nouvelles visions de la société, il n’en reste pas moins un repère important pour les électeurs toutes générations confondues.

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