En direct
A suivre

Île-de-France : pour sa rentrée, Valérie Pécresse veut mettre le paquet sur les transports en commun

Valérie Pécresse sur le chantier du prolongement de la ligne 12 vers Bagneux, inauguré depuis. Valérie Pécresse sur le chantier du prolongement de la ligne 12 vers Bagneux, inauguré depuis. [© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

De retour à son poste de présidente de la région Ile-de-France après sa défaite à la présidentielle, Valérie Pécresse a annoncé ce lundi 16 mai qu'elle mettrait le paquet sur les transports en commun, notamment sur le RER B, quitte à retarder le CDG Express.

«Le RER B est ma priorité absolue de l’année», a ainsi annoncé Valérie Pécresse dans un entretien au Parisien paru ce lundi 16 mai, au lendemain de sa première apparition médiatique depuis l'élection présidentielle. L'occasion pour elle d'afficher sa détermination à «accélérer le rythme de la transition écologique» pour la région, en plaidant pour «une écologie des résultats» et non «punitive» ainsi que son ambition de relancer les investissements dans les transports.

Et s'il faut reporter «l’entrée en service du CDG Express [ligne directe qui doit relier la Gare de l'Est à l'aéroport Charles-de-Gaulle, ndlr] en 2027» pour privilégier les transports du quotidien, «ce n’est pas grave», explique la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités.

«La date de 2026 doit être réexaminée, parce qu’elle n’est pas tenable. Sauf à couper le RER B pendant plusieurs semaines. Et ce n’est pas acceptable [...] Pour l’Etat, la priorité c’est le CDG Express, pour moi ce sont les transports du quotidien», a-t-elle affirmé auprès du Parisien.

L'élue francilienne a tout de même estimé que construire le CDG Express est «nécessaire». «Sinon dans dix ans, on aura une heure et demie d’embouteillage sur l’A1», craint celle qui se dit également «convaincue qu’à terme, on retrouvera les niveaux d’avant 2019 dans le transport aérien».

Une accélération dans les transports ?

Au sujet du RER B, Valérie Pécresse a également annoncé que les trains rénovés attendus sur la ligne cette année étaient «en retard». Seuls 8 trains sont aujourd'hui en circulation, et 11 devraient l'être d'ici à la fin de l'année, sur les 31 commandés. «Nous demandons à Alstom de tout faire pour livrer les autres au plus tôt», a-t-elle assuré.

Sur les autres lignes, la présidente d'Ile-de-France Mobilités assure que les trains rénovés «sont arrivés» sur le RER C, et que de nouveaux trains devraient arriver «à partir de 2023» sur le RER D et le RER E. D'ici à la fin de l'année, pas moins de 360 nouveaux trains devraient également rouler sur les lignes du Transilien, notamment sur toute la ligne J et la P jusqu’à Provins, et 40 Régio2N sur la ligne N vers Rambouillet.

Les nouvelles rames MP14 sont également attendues sur les métros 14 et 4. A noter que cette dernière sera définitivement «automatisée à partir de l’été prochain», annonce Valérie Pécresse. Autre projet dans les tuyaux : l’électrification de la branche vers La Ferté-Milon.

Pas de retour du trafic à 100 %

Sur la question du retour à une offre de transports pleine, si Valérie Pécresse se dit «prête à examiner toute réclamation là où ce ne serait pas le cas», elle a toutefois expliqué que la fréquentation dans les transports en commun franciliens était toujours à 80 % «encore loin de celle d’avant le Covid». Aujourd'hui, l'offre a été rétablie à 98 %, assure-t-elle.

Un moyen pour IDFM de continuer à faire quelques économies, alors que ses pertes étaient estimés à environ 730 millions d’euros pour 2022. «Nous souhaitons retrouver notre autonomie financière et ne plus avoir à demander de l’argent à l’Etat», témoigne Valérie Pécresse, qui souhaite que «les recettes supplémentaires» promises par Edouard Philippe lorsqu'il était Premier ministre et plébiscitées par la Cour des comptes «soient enfin votées au Parlement».

Parmi elles, l'augmentation de la participation des collectivités locales, via la mise en place d'une taxe sur «une partie de la plus-value immobilière que les collectivités territoriales et les entreprises tirent de la mise en service des gares et stations des nouvelles lignes» tout juste livrées ou encore en construction.

Car d'importants investissements doivent encore être faits, notamment dans le cadre de la construction du Grand Paris Express. Dès 2024, la ligne 14 nord et sud devrait en effet être livrée, puis en 2026 pour la ligne 15 sud. A noter d'ailleurs que le prolongement du RER E vers La Défense et les Yvelines n'a été possible que grâce à un accord entre l’Etat et les collectivités locales, qui ont ainsi permis de trouver les 600 millions d’euros manquants pour tenir le chantier.

Enfin, en parallèle des transports en commun, Valérie Pécresse a annoncé la mise en place d'«une aide forfaitaire de 500 euros pour les Franciliens souhaitant convertir leur véhicule essence au bioéthanol», sachant qu'un boîtier coûte le double. Un investissement que les particuliers sont prêts à faire selon elle dans la mesure où «il devient vite rentable». D'ici à la fin de l'année, la présidente de la région se fixe même l'ambitieux l'objectif de financer 30.000 boîtiers, soit 15 millions d'euros d'aides.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités