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Mort de René Hadjadj défenestré à Lyon : l'enquête élargie à la piste antisémite

Immeuble du quartier de la Duchère à Lyon, où a eu lieu le drame. Le 17 mai, le corps de l'octogénaire avait été découvert sans vie, à l'aplomb de son immeuble. [Archives / © PHILIPPE DESMAZES / AFP]

C'est un tournant dans ce drame qui s'est déroulé le 17 mai dernier à Lyon. L'enquête sur la mort de René Hadjadj, 89ans, a été élargie à la piste antisémite ce vendredi 27 mai.

René Hadjadj, dit «tonton René», a-t-il été tué parce que juif ? L'enquête sur le décès de cet octogénaire, retrouvé mort après avoir chuté du 17e étage de son immeuble, à La Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon, probablement poussé par un voisin, a été élargie ce vendredi 27 mai afin de déterminer si les faits relèvent d'un caractère antisémite.

De nouveaux éléments 

Un tournant dans l'affaire, alors que le procureur de Lyon, Nicolas Jacquet, vient d'annoncer que des «éléments recueillis sur les réseaux sociaux [...] qui viennent d’être portés à la connaissance du parquet» sont à l'origine de ce revirement.

Des pièces qui ont, d'après ses dires, décidé le parquet à «élargir la saisine des juges d’instruction à la circonstance aggravante d’acte commis à raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».

Pour rappel, un homme 51 ans – qui s'avère être le voisin de la victime soupçonné d'avoir poussé le vieil homme depuis son appartement après une dispute – avait déjà été mis en examen et placé en détention provisoire.

A l'époque, «aucune hypothèse d’enquête n’avait été écartée», mais les premières investigations n'avaient pas conduit «à retenir de caractère antisémite dans le passage à l’acte», a souligné Nicolas Jacquet.

Le BNVCA se porte partie civile

Depuis, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) avait annoncé dans un communiqué son intention de se constituer partie civile dans cette affaire.

«Le BNVCA ne peut se résoudre dans un contexte de hausse de l'antisémitisme qu'un acte d'une telle barbarie ne soit pas étudié avec l'attention requise, notamment celle du contexte dans lequel évoluait le voisin», avait ainsi fait savoir l'association le 22 mai.

Gilles-William Goldnadel, avocat et chroniqueur sur CNEWS, a de son côté fait remarquer ce 25 mai que le suspect lui avait «rappelé [ses] origines» sur Twitter en novembre 2020 «à la manière des islamistes».

Ce drame fait en outre tristement écho à la mort de Sarah Halimi, cette sexagénaire juive tuée et défenestrée en 2017 à Paris, dont le meurtrier avait été jugé pénalement irresponsable.

«Il n'est plus question de nous refaire le coup du déséquilibré», a de son côté relevé Gilles-William Goldnadel sur son compte Twitter, estimant qu'«il est désormais temps que la vérité antisémite ne soit plus cachée». 

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