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Commission des Finances de l'Assemblée nationale : pourquoi Eric Coquerel est-il autant décrié à droite et au RN ?

Le député LFI Eric Coquerel, élu président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ce jeudi, est extrêmement critiqué par ses adversaires de la droite et du RN.

Il était le favori au poste tant convoité de président de la commission des Finances et y a été élu ce jeudi. Eric Coquerel, député La France insoumise, est pourtant durement taclé par les groupes Les Républicains et Rassemblement national, qui voient en lui un danger dans le fonctionnement de l’institution.

Marine Le Pen, plutôt policée ces derniers temps, n’a par exemple pas hésité à utiliser des mots durs contre le candidat d’extrême gauche, le qualifiant dans le Figaro de «plus islamo-gauchiste, anti-police et racialiste des députés de La France insoumise». Des propos repris ce jeudi sur CNEWS par le maire de Béziers, Robert Ménard, qui a estimé qu’il était «ce qu’il y a de pire à LFI», en pointant «quelqu’un qui déteste la police, qui fréquente les islamistes».

Ces accusations trouvent leur source dans la place en première ligne qu’il occupait au sein de la délégation LFI lors de la controversée «marche contre l’islamophobie» de Pairs, le 10 novembre 2019. Il répondait ainsi à l’appel de certaines personnalités, comme l’ex-imam Rachid Eljay qui demandait quelques années auparavant aux enfants d’arrêter d’écouter de la musique ou justifiait que les femmes sortant sans hijab soient abusées et «utilisées comme un objet», Elias Imlazène, fondateur du site Islam&Info, qui recommande aux parents musulmans de retirer leurs enfants de l’école publique, ou de nombreux militants pro-hijab ou pro-voile, ainsi que des partisans de mouvement islamistes. Une manifestation à laquelle avait pris part indigénistes et défenseurs de la «lutte des races», et durant laquelle le cri «Allah Akbar» avait été scandé.

Eric Coquerel a également pour habitude de militer contre l’islamophobie en liant la lutte contre l’islamisme à une attaque contre l’islam. «L’islam aujourd’hui est une religion qui subit un véritable racisme, comme l’a été à un certain moment, avec une autre ampleur évidemment, la religion juive», avait-il par exemple expliqué en octobre 2020 sur Sud-Radio.

Le secret fiscal au cœur des enjeux

Voir Eric Coquerel à la présidence de la commission des Finances fait également peur aux députés de droite concernant les prérogatives qu’il va obtenir. En effet, ce poste permet de lever le secret fiscal et d’accéder aux dossiers de n’importe quel contribuable, particuliers et entreprises. Bon nombre pensent qu’il se servira de ce pouvoir pour régler des comptes, voire divulguer des informations dans les médias.

Une chose dont se défend le principal intéressé, assurant qu’il ne lèvera pas le secret fiscal «au nom de je-ne-sais-quelle vendetta politique, ce n’est pas le genre de la maison». Son compère Alexis Corbière a lui aussi cherché à le défendre dans les colonnes du Figaro, sans pour autant nier cette possibilité : «j’entends que nous donnerions des dossiers fiscaux à Mediapart ou à d’autres… Ça veut dire quoi ? Il faudrait quelqu’un de pas trop exigeant, de pas trop demandeur ? Nous nous devons de ne pas rester inactifs».

De quoi confirmer les craintes ? «Quoi qu’il en dise, il ne se gênera pour aller voir les revenus fiscaux, ou combien paie d’impôts telle ou telle personnalité», a ainsi averti Robert Ménard. «La réalité, c’est que le président à un rôle très important et qu’on ne peut pas laisser ça à un candidat antisystème», pointait avant le vote le député LR Philippe Gosselin. 

La déception a donc dû être grande du côté droit de l'Assemblée, ce jeudi matin, lorsque l'élection à bulletin secret a désigné Eric Coquerel président de la commission des Finances.

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