Le chef de file des députés LR Olivier Marleix a assuré mercredi que son groupe ne se livrerait à aucune "compromission" avec l'exécutif mais ne provoquerait pas non plus de "blocage stérile" à l'Assemblée nationale.
Répondant au discours programme d'Elisabeth Borne, M. Marleix a déclaré ne pas vouloir de la "petite soupe" politicienne, tout en restant ouvert à un soutien sur certains textes.
La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a reproché à Elisabeth Borne sa "stratégie du sauve qui peut" en l'absence de vote de confiance, et des "compromissions" de la majorité avec le RN, mercredi après le discours de politique générale de la Première ministre.
"Un vote de confiance s'imposait. Mais vous avez choisi la fuite (...) Votre stratégie désormais c'est sauve qui peut. Et vous êtes prêts à tout. Jamais de compromis mais toutes les compromissions", a lancé la cheffe de file des 75 députés Insoumis.
La présidente des députés RN Marine Le Pen a estimé mercredi que la situation du gouvernement était "hors contrôle" et le maintien d'Elisabeth Borne comme Première ministre une "provocation politique", aussitôt après sa déclaration de politique générale.
"Le président fait comme s’il ne s’était rien passé" après les élections législatives, pourtant "c’est le retour du politique qui lui saute au visage, c’est un grand moment politique", a lancé la finaliste de la présidentielle depuis la tribune de l'Assemblée nationale.
Pour conclure sa déclaration, Elisabeth Borne a évoqué la place des femmes dans la République, citant «Simone Veil, qui m'inspire», «Edith Cresson, première femme à accéder aux fonctions de Premier ministre » et, plus récemment, « cette assemblée présidée pour la première fois par une femme».
Sans faire d'annonces, Elisabeth Borne a réaffirmé son ambition de renforcer la coopération de la France sur la scène internationale, notamment en matière de santé avec le continent africain.
La cheffe du gouvernement a tenu à rendre hommage aux soldats français morts en mission ainsi qu'aux familles endeuillées.
Une nouvelle loi de programmation militaire sera bientôt dévoilé par Emmanuel Macron, a-t-elle fait savoir.
Elisabeth Borne a annoncé la volonté de recrutement du gouvernement de «8.500 magistrats et personnels de justice», ainsi que de «15.000 places dans les établissements pénitentiaires».
Élisabeth Borne : «Nous agirons pour que chaque peine prononcée soit exécutée et pour lutter contre la surpopulation carcérale» pic.twitter.com/n2nM0AihIf
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Reconnaissant qu'il fallait «agir pour notre sécurité», Elisabeth Borne a annoncé la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie et de 11 unités de forces mobiles.
«Nous doublerons le temps de présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici 2030, grâce à nos recrutements, en allégeant les procédures et en les réformant», a-t-elle ajouté.
Elisabeth Borne : «J'ai confiance en nos forces de l'ordre (...) Honte à ceux qui s'attaquent à nos policiers et nos gendarmes» pic.twitter.com/96BhhLJVOu
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Citant les «scandales récents», Elisabeth Borne a indiqué qu'il fallait «améliorer la vie de nos aînés en maison de retraite», en proposant la création «d'Ehpad hors les murs».
Elisabeth Borne a annoncé devant l'Assemblée nationale le «recrutement de 50.000 infirmiers et soignants».
La Première ministre a reconnu que la France faisait «face à un manque criant de professionnels de santé».
Elisabeth Borne souhaite bâtir «un véritable service public d'accueil de la petite enfance pour construire les 200.000 places manquantes».
Elisabeth Borne a annoncé la mise en place d'une aide «pour les familles monoparentales» pour «la garde des enfants de moins de 12 ans».
Elisabeth Borne : «Nous continuerons à bâtir un accompagnement pour les familles monoparentales, et accorderons une aide pour la garde des enfants jusqu’à 12 ans» pic.twitter.com/hlkZleyvV9
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«Je vous confirme l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF», a annoncé Elisabeth Borne.
«Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique», a-t-elle déclaré devant l'Assemblée nationale.
Elisabeth Borne : «Je confirme l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF» pic.twitter.com/z0uWybcpNV
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La Première ministre a annoncé que son gouvernement allait tout mettre en oeuvre pour «gagner la bataille du climat».
De ce fait, «une vaste concertation» sur la transition écologique «sera lancée en septembre».
«La rémunération des chefs des grandes entreprises dépendra des résultats environnementaux», a promis Elisabeth Borne, qui a assuré que la France «sera la première grande nation à sortir des énergies fossiles».
Elisabeth Borne : «Sous l’impulsion de la France, l’Europe s’est fixé l’objectif d’être neutre en carbone en 2050 et de réduire ses émissions de 55% d’ici 2030. Nous gagnerons la bataille du climat» pic.twitter.com/zw3vp1v8vA
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La Première ministre Elisabeth Borne a prévenu mercredi que les Français devraient «travailler progressivement un peu plus longtemps», dans sa déclaration de politique générale devant les députés.
Elisabeth Borne : «Oui, nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps» pic.twitter.com/08Kar7JUHk
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Lors de son discours de politique générale, Elisabeth Borne a annoncé qu'il n'y aurait «pas de hausse d'impôts».
Élisabeth Borne a appelé mercredi à trouver «des compromis» et à «bâtir ensemble» les solutions aux défis des prix de l'énergie ou du climat, ajoutant que «le désordre et l'instabilité ne sont pas des options».
Elisabeth Borne : «Sous l’égide du président de la République, une commission transpartisane sera lancée à la rentrée» pic.twitter.com/dOSdY6swvT
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En ouverture de son discours de politique générale, Elisabeth Borne a appelé à «ne pas décevoir les Français».
Elisabeth Borne : «Ensemble, nous répondrons à l’écho de l’abstention, signe d’une démocratie malade, d’un désarroi de la jeunesse et une perte de confiance dans notre capacité à changer des vies» pic.twitter.com/lUVo14C0c0
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Les quatre groupes de gauche à l'Assemblée nationale ont déposé mercredi leur motion de censure en signe de «défiance» à l'égard du gouvernement, juste avant la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne.
«En l’absence de vote de confiance», qui n'a pas été demandé par la Première ministre, «nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance», ont justifié les groupes LFI, PS, écologiste et communiste dans leur texte remis à la présidence de l'Assemblée nationale et transmis à la presse.
La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée nationale au moins 48 heures après son dépôt, en vertu de l'article 49-2 de la Constitution, soit vendredi en début d'après-midi au plus tôt. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité absolue, ce qui paraît très peu probable faute d'un rassemblement des oppositions.
Elisabeth Borne vit ce mercredi son baptême du feu devant le Parlement, où elle va prononcer sa déclaration de politique générale, en quête de compromis mais sans demander une confiance que lui refusent déjà les oppositions.
Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15h devant les députés, puis 21h devant les sénateurs. Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.