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Jihadisme : huit femmes et un mineur, rapatriés de Syrie par la France, mis en examen

Il s'agit du premier rapatriement massif d'enfants de jihadistes présumés et de leurs mères depuis la chute en 2019 du «califat» de Daesh.[Delil SOULEIMAN / AFP]

Huit femmes, rapatriées mardi en France des camps de prisonniers jihadistes en Syrie, ont été mises en examen ce vendredi 8 juillet pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, et incarcérées. De même, un adolescent, poursuivi pour la même infraction, a été placé sous contrôle judiciaire.

Une fois en France, huit femmes, qui faisaient l'objet d'un mandat de recherche de la justice française, et le garçon, qui a eu 18 ans ce vendredi, ont été placés en garde à vue mardi dès leur arrivée en France à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et, pour l'une, à la Section antiterroriste (SAT) de la préfecture de police de Paris

Ces femmes et l'adolescent faisaient partie d'un groupe de 35 mineurs et 16 femmes rapatriés en France des camps de prisonniers jihadistes situés dans le nord-est de la Syrie. Les enfants, dont sept sont des mineurs isolés, ont été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance des Yvelines.

Les seize femmes ont toutes été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour certaines délaissement d'enfant, puis placées en détention provisoire.

Dès mardi, sept d'entre elles, visées par un mandat d'arrêt, ont été présentées à des juges d'instruction antiterroristes du tribunal judiciaire de Paris. Une huitième femme, souffrant d'un cancer du côlon, l'a été mercredi après «une prise en charge médicale», selon une source proche du dossier.

Premier rapatriement massif en France

Ces seize femmes, âgées de 22 à 39 ans et de nationalité française, à l'exception de deux d'entre elles qui ont des enfants français, feront l'objet en détention d'une évaluation pour déterminer si elles sont toujours radicalisées ou si elles ont rompu avec la doctrine de Daesh.

Parmi elles figure Emilie König, l'une des jihadistes françaises les plus connues. Accusée d'avoir recruté pour le groupe EI et appelé à commettre des attaques en Occident, elle avait été placée par l'ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux.

Il s'agit du premier rapatriement massif d'enfants de jihadistes présumés et de leurs mères depuis la chute en 2019 du «califat» de Daesh, d'où ont été notamment planifiés les attentats meurtriers du 13 novembre 2015 en France. Jusqu'alors, seuls quelques enfants avaient été ramenés par les autorités françaises au «cas par cas».

Avant ce rapatriement, 120 femmes et près de 290 enfants français étaient détenus dans les camps syriens contrôlés par les Kurdes, a indiqué vendredi à l'AFP Laurent Nunez, le coordinateur français du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

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