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Île-de-France : il manque toujours 1.800 conducteurs et chauffeurs dans les transports en commun

Il manque toujours 1.800 chauffeurs et conducteurs dans les transports en commun franciliens. Il manque toujours 1.800 chauffeurs et conducteurs dans les transports en commun franciliens.[© Ludovic MARIN / AFP]

Si les difficultés liées au recrutement pèsent sur l'ensemble des services publics au niveau national, c'est tout de même en Ile-de-France, région la plus dense et peuplée, qu'elles sont les plus fortes. Dans les transports en commun de la région, il manque toujours 1.800 conducteurs et chauffeurs sur l'ensemble du réseau d'Ile-de-France Mobilités (IDFM).

«Ce qui nous marque en cette rentrée, c'est la tension extrême qui pèse sur les métiers de chauffeurs et de conducteurs», explique-t-on chez Ile-de-France Mobilités, autorité organisatrice des transports en commun dans la région, concédant que «quelque chose ne va pas». A tel point qu'en cette rentrée, pas moins de 1.800 postes attendent toujours d'être pourvus sur l'ensemble du réseau couvert, sur les environ 30.000 conducteurs de bus, tram, RER et Transilien nécessaires pour exploiter tout le réseau.

«Il faut investir rapidement»

Un manque important de personnel, qui se traduit par une baisse de la qualité de service dans les transports en commun franciliens. «Ce qu'on demande aux opérateurs [RATP, SNCF Réseau, Transdev..., ndlr], c'est que ce manque de 5 à 6 % des effectifs ne se traduise pas par 30 % de bus ou métro en moins. On demande un gros travail pour limiter l'impact de ce manque de conducteurs», assure-t-on chez IDFM.

C'est bien là que le bât blesse, car, sur le terrain, le ressenti est différent. «Il y a des endroits où tout fonctionne comme avant, mais il y a plein d'endroits où 20 à 30 % du service n'est plus assuré», explique Arnaud Bertrand, président du collectif d'usagers Plus de Trains. «Pourquoi on se retrouve dans cette situation», s'interroge ce militant associatif, pour qui «il faut assumer même si ça coute, il faut juste investir».

Et d'assurer : «les travaux, il faut les faire, c'est important. En revanche, les réductions d'offre à cause d'un manque de personnel, ça n'a aucun sens. C'est un sujet important, il faut aller vite». Lui plaide donc pour une vraie politique incitative à l'embauche, avec une «augmentation des salaires» et une «amélioration des conditions de travail».

Chez IDFM, on promet que tout le monde est «mobilisé», et que les candidats sont accueillis à bras ouverts, avec notamment la prise en charge de leur formation telle que celle pour l'obtention du permis D, obligatoire pour conduire un poids lourd. En outre, Ile-de-France Mobilités prévoit de lancer «à la fin du mois» une grande campagne de communication «pour soutenir tout le secteur» et «informer sur la qualité et la diversité des métiers de notre secteur».

«Il faut 100.000 personnes pour faire tourner les transports en commun. C'est un secteur qui embauche, qui a de l'avenir», assure IDFM. Un point de vue partagé par Arnaud Bertrand, qui souhaiterait qu'on explique «que ce sont des métiers qui ont du sens, avec un message à porter».

Il espère même un changement de comportement pour que la Région et IDFM investissent davantage en faveur de l'embauche de nouveaux conducteurs : «on a la chance d'avoir un réseau propre, c'est une catastrophe en 2022 de ne pas utiliser les transports en commun et les laisser perdre en qualité». Et d'ironiser : «c'est dommage d'avoir acheté des nouveaux trains pour qu'ils se retrouvent sans conducteur».

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