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Indemnités chômage : ce qui devrait changer avec la réforme

Le gouvernement veut attendre le plein emploi en modifiant les règles de l'assurance chômage. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le projet de réforme des indemnités du chômage est présenté ce mercredi au Conseil des ministres. Cette réforme de l’assurance-chômage est critiquée unanimement par les syndicats.

Objectif plein emploi, selon Emmanuel Macron. Face aux difficultés de recrutement rapportées par les entreprises, l'exécutif veut à nouveau changer les règles d'indemnisation du chômage.

Alors que les règles actuelles des indemnités chômage doivent être prolongées jusqu’à fin 2023, le texte présenté ce mercredi en Conseil des ministres prévoit surtout de moduler les règles selon la conjecture du marché du travail.

L'exécutif souhaite calquer les conditions de l'assurance chômage sur la situation du marché du travail, à l'image de ce qui se fait par exemple au Canada -mais sans copier exactement ce modèle à l'échelon régional.

Trois paramètres peuvent bouger

«Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit», a résumé fin juillet au Parisien le ministre du Travail Olivier Dussopt. Trois paramètres peuvent ainsi potentiellement bouger : le montant de l'indemnisation, les critères d'éligibilité et la durée d'indemnisation.

Olivier Dussopt semble exclure le premier paramètre en observant que «la question du niveau de l'indemnité n'est pas forcément la bonne». Ce sont «plutôt les critères d'accès à l'indemnisation à taux plein et la durée d'indemnisation à taux plein qui peuvent être des clés de discussion», avait-il affirmé.

Pour Marc Ferracci, député Renaissance et un des inspirateurs de la précédente réforme, «l’éligibilité produit les résultats les plus rapides sur l'emploi». «Si on ne joue que sur la durée, les effets se feront attendre, or on a besoin d’avoir des résultats rapides», a-t-il expliqué.

Le Medef favorable, les syndicats contre

Sur les critères pour moduler, «il faut faire simple, transparent, éviter de croiser plusieurs indicateurs», a précisé Marc Ferracci. Il préconise de «prendre un indicateur sur lequel il n’y a pas de débat, avec une temporalité de publication suffisamment fréquente».

Le taux de chômage BIT publié par l'Insee est, selon lui, «un bon candidat, car il est corrélé à la durée de chômage effective. Quand la conjoncture se dégrade, la durée de chômage s’allonge».

Le Medef est favorable à cette évolution des règles d'indemnisation en fonction de la conjoncture, mais les syndicats, eux, sont tous contre le principe même de modulation.

Ils publieront d’ailleurs une lettre commune à la fin de la prochaine semaine, ont rapporté Les Echos.

Dans celle-ci, ils comptent afficher leur opposition à la «vision arithmétique (du gouvernement) d'un durcissement des règles censé régler les difficultés de recrutement dans les métiers en tension».

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