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Coupures d'électricité : comment les autres pays européens s'en sortent-ils ?

La Tour Eiffel, également concernée par le plan de sobriété énergétique s’éteint plus tôt. Cette mesure a été adoptée par de nombreux pays européens concernant les bâtiments publics. [Ludovic MARIN / AFP]

La France envisage des coupures d’électricité cet hiver s'il fait trop froid. Et les autres pays européens font face aux mêmes problématiques. Entre blackout, couvre-feu énergétique, trains gratuits ou encore formation citoyenne, comment s'en sortent-ils?

Le plan d'urgence qui inquiète. Le président de la République Emmanuel Macron a vivement fustigé ce mardi le débat «stupide» autour des «scénarios de la peur» concernant de potentielles coupures d’électricité cet hiver. Si la situation effraie les Français, l'Europe fait face aux mêmes problématiques : entre blackout, couvre-feu énergétique, trains gratuits ou encore formation citoyenne, comment s'en les autres pays européens ?

Pour faire face à la crise de l’énergie, notamment à cause de la guerre en Ukraine, la Commission européenne avait soumis le 20 juillet dernier un plan stratégique pour tous les états membres, visant à faire baisser la demande globale de gaz en Europe de 15% d’ici à mars 2023. Mais selon la politique des pays, les situations divergent.

Coupures d’électricité en ligne de mire pour le Royaume-Uni

Si les Français s’inquiètent d’un potentiel scénario cauchemardesque, le Royaume-Uni se distingue par sa sévérité en matière de conséquences en cas de pénurie énergétique.

Si les simples mesures d’économie ne suffisent pas, les coupures d’électricité devraient commencer par les illuminations de noël. Concernant les foyers, il s’agirait de coupures alternatives, par tranches de trois heures. Dans le pire des scénarios, un blackout de 36 heures, soit un jour et demi, pourrait être déclenché.

La radio historique de la BBC a même annoncé avoir déjà prévu de donner des consignes en cas de blackout, où seuls les hôpitaux, industries de l’agroalimentaire et de télécommunications seront épargnés.

Formation citoyenne en Allemagne

Si l’Allemagne est dépendante à 50% du gaz russe Uniper, il était temps pour le pays de se tourner vers d’autres méthodes. Cela a forcé Berlin à rouvrir des usines à charbon, mais le gouvernement allemand craint que ce ne soit pas suffisant cet hiver.

Le pays se mobilise également via ses concitoyens à travers des formations d’urgence en cas de coupures d’électricité. Gratuites, ces formations ont pour but de préparer au mieux les Allemands «au cas où» il y aurait un éventuel rationnement du gaz cet hiver après la chute des importations énergétiques russes.

Cette méthode pédagogique vient néanmoins s’ajouter à d’autres mesures plus «classiques» telles que la limitation de la température des chauffages dans les bâtiments publics, et l’eau sanitaire qui ne sera plus chauffée. Seuls les hôpitaux ne seront pas touchés.

Sobriété énergétique et certains trains gratuits en Espagne

L’exécutif de Pedro Sánchez avait approuvé début octobre un plan de sobriété énergétique surnommé «Plus de sécurité énergétique», comprenant 73 mesures permettant de réduire la consommation de gaz naturel entre 5,1% et 13,5%, d’ici à mars 2023.

Ainsi, l’Espagne limite déjà le chauffage à 19°C dans les bars, magasins et bureaux. De même, l'éclairage des vitrines et des bâtiments publics sera interdit la nuit d’ici aux prochains jours et, pour les transports, les trains de banlieue et certaines lignes ferroviaires pourront être accessibles gratuitement. 

Ces mesures «légères» comparées à d’autres pays du continent sont dues notamment à une «exception ibérique» de Bruxelles, ayant exigé que leur consommation de gaz soit de seulement 7% au lieu des 15% demandés aux autres pays européens. Ainsi, en seulement un mois, les consommateurs espagnols ont pu économiser près de trois milliards d’euros sur leurs factures.

L’Italie prévoit d’organiser des couvre-feux énergétiques

Le ministre italien de la Transition écologique (MITE), Roberto Cingolani, avait présenté en septembre dernier son plan d’économie d’énergie, d’après les propositions de Bruxelles. 

En outre pour parvenir aux 15% de baisse, le pays a prévu un «couvre-feu énergétique». En effet, en cas d’hiver «très froid» seraient fermés certains magasins, commerces, entreprises et même services publics plus tôt que d'ordinaire.

Mais avant d’en arriver là, le gouvernement italien a demandé à ses concitoyens de baisser leur chauffage de 2°C, ou encore de réduire la durée et la température de la douche, de débrancher les appareils électriques et de remplacer l’électroménager par des appareils plus respectueux de l’environnement et économes.

La Belgique seul pays indemne 

La Belgique est sûrement le pays le mieux loti de toute l’Europe pour cet hiver. En effet, aucun plan d’urgence n’est prévu, grâce à un parc nucléaire qui bat son plein avec 6 réacteurs sur 7 qui sont actifs.

Leurs stocks de gaz sont remplis au maximum et ils peuvent aussi compter sur les énergies renouvelables comme l’éolien et le photovoltaïque. La Belgique a même inauguré cette semaine une station de stockage d'électricité, la plus grande d'Europe.

Une situation telle que la Belgique pourrait même venir au secours de la France cet hiver par principe de «solidarité électrique», si jamais le pays venait à manquer d'électricité.

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