Le ministère de l'Education a recensé 353 signalements en novembre pour des atteintes à la laïcité. Un chiffre divisé par deux sur un mois.
Du mieux officiellement, même si les atteintes à la laïcité se poursuivent à l’école. Après un mois d’octobre aux statistiques édifiantes (720 signalements), celui de novembre est revenu à un niveau se rapprochant de septembre (313), avec 353 cas remontés par les établissements, a indiqué ce vendredi le ministère de l’Education nationale.
Un chiffre à prendre avec du recul et certainement sous-estimé par rapport à la réalité des faits, puisque dans le même temps, une étude Ifop sur le sujet a dévoilé que 48 % des enseignants confrontés dernièrement à des faits de non-respect du principe de laïcité, notamment concernant les couvre-chefs religieux (le voile, par exemple), ont préféré ne pas les signaler à l’administration.
Reste que dans le détail de ces chiffres officiels de novembre 2022, 39 % des incidents recensés l’ont été pour «port de signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse», et «port de tenues qui ne manifestent pas par nature une appartenance religieuse, comme des jupes ou des robes longues, des abayas et des qamis».
Un contexte difficile, la «mouvance islamiste» pointée du doigt
Selon le ministère, les cas se rassemblent «principalement (dans) les espaces et temps d'activités hors de la classe», selon le ministère.
Après les problèmes liés aux tenues, viennent les provocations verbales (12 %), la suspicion de prosélytisme (12 %,), la contestation d'enseignement (10 %), les revendications communautaires (8 %), le refus d'activité scolaire (8 %) et le refus des valeurs républicaines (4 %). Par ailleurs, la majorité des faits ont été commis par des élèves (85 %) et la plupart dans des collèges (48 %), contre 36 % dans des lycées.
Depuis la rentrée, ces chiffres sont donnés mois par mois. Ils étaient auparavant délivrés chaque trimestre. Ainsi, 627 incidents avaient été relevés au premier trimestre 2022 (décembre à mars) et 904 au deuxième trimestre (avril à juillet 2022).
Sur le même sujet, une note des services de l'Etat a pointé du doigt la «multiplication» des atteintes à la laïcité. Elle complétait une alerte déjà émise fin août, qui accusait la «mouvance islamiste (de remettre) en cause le principe de laïcité à l'école» en s'appuyant sur les réseaux sociaux, notamment Twitter ou TikTok.