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Médecins libéraux : pourquoi appellent-ils une nouvelle fois à la grève le 14 février ?

Débutées en novembre dernier, les négociations avec l'Assurance-maladie doivent permettre d'aboutir à une nouvelle convention permettant à chacun l'accès à un médecin généraliste. [Emmanuel DUNAND / AFP]

Les médecins libéraux appellent à une nouvelle grève le 14 février prochain. En plus des fermetures de cabinets, un rassemblement est prévu devant le Sénat, afin de réclamer à l'Etat davantage de moyens.

Il sera très difficile de trouver un rendez-vous chez un médecin généraliste le 14 février. En effet, l'intersyndicale, qui réunit la Fédération des médecins de France, MG France, le Syndicat des médecins libéraux et la Confédération des syndicats médicaux entre autres, appelle à la fermeture des cabinets et à une mobilisation devant le Sénat à cette même date. Les médecins libéraux sont engagés dans des négociations tendues avec l'Assurance-maladie et en appellent à la première ministre, dans une lettre transmise au Figaro.

HAUSSE DES TARIFS DES CONSULTATIONS

Débutées en novembre dernier, les négociations avec l'Assurance-maladie doivent permettre d'aboutir à une nouvelle convention permettant à chacun l'accès à un médecin généraliste. En effet, aujourd'hui en France, 1,7 million d'habitants vivent dans des déserts médicaux. Mais les médecins ont leurs revendications. Epuisés après trois ans d'épidémie de Covid, ainsi que celles de grippe et de bronchiolite cet hiver, ils demandent que leur soient redonnés «des moyens à la hauteur des enjeux».

Ils réclament entre autres la hausse des tarifs de consultation. Ils étaient d'ailleurs réunis lors de plusieurs manifestations entre la fin décembre et début janvier, souhaitant que le prix de base de consultation passe de 25 à 50 euros, notamment pour créer un choc d'attractivité. En effet, on observe une diminution constante du nombre de médecins généralistes exerçant en cabinet, qui sont passés de 64.000 en 2012, à 57.000 en 2022.

Grâce à cette hausse tarifaire, ils souhaitent également améliorer leurs conditions de travail afin d'être en capacité de gérer les tâches administratives dues à l'exercice de la médecine libérale.

CRAINTE DU RETOUR DE L'OBLIGATION DE GARDE

Depuis 2002, après une longue grève, l'obligation de garde ne figure plus dans le code de déontologie. Aujourd'hui, les médecins participent à un système collectif de permanence des soins ambulatoires (PDSA), qui est basé sur le volontariat et permet de maintenir la continuité et l'égalité de l'accès aux soins, notamment lorsque les cabinets médicaux sont fermés.

Mais les médecins libéraux craignent le retour de l'obligation de garde, réclamée par les représentants de la Fédération hospitalière afin de désengorger les services d'urgence. Selon les libéraux, le retour de cette obligation risquerait d'aggraver les problèmes d'attractivité.

COMPTABILISER LE SAMEDI MATIN COMME PERMANENCE DE SOINS

«Deux jours de repos, comme tout le monde», réclame MG France. Les médecins libéraux souhaitent que le samedi matin soit, au même titre que le dimanche, comptabilisé comme permanence de soin. Cela leur permettrait d'accéder à une meilleure rémunération.

EXCLUSION D'UN TEXTE SUR L'ACCÈS DIRECT À CERTAINS PROFESSIONNELS PARAMÉDICAUX

Pour lutter contre les déserts médicaux, la députée Renaissance Stéphanie Rist propose d'instaurer une loi permettant aux infirmières et aux infirmiers de faire des prescriptions à leurs patients, donc sans passer obligatoirement par une visite chez le médecin. Cette proposition de loi inclut également l'accès direct à certains professionnels paramédicaux, comme les kinés et les orthophonistes, sans prescription d'un médecin. Mais ces derniers s'inquiètent de cette proposition.

UNE MOBILISATION QUI NE FAT PAS L'UNANIMITÉ

Cette mobilisation des médecins libéraux ne fait pas l'unanimité. Au début du mouvement de protestation, en décembre dernier, le ministre de la Santé, François Braun, estimait déjà que la grève des médecins était «particulièrement malvenue dans cette période d'extrême difficulté dans le système de santé».

Quant à la première ministre, Elisabeth Borne, elle avait jugé que ce mouvement de grève n'était «pas responsable».

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