En direct
A suivre

Professeure tuée à Saint-Jean-de-Luz : ce que l'on sait

Vingt-quatre heures après la mort d'une professeure d’espagnol mortellement poignardée mercredi 22 février par un élève, dans le lycée privé Saint Thomas d’Aquin à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), on en sait plus sur les circonstances du meurtre et la personnalité du tueur.

Un élève du lycée Saint Thomas d’Aquin à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) a mortellement poignardé son enseignante en cours d’espagnol, dans la matinée du mercredi 22 février. Une enquête pour assassinat a été ouverte et le suspect placé en garde à vue. Ce jeudi, le procureur de la République a apporté de nouveaux éléments. Voici ce que l’on sait de ce drame. 

Les faits

Peu avant 10h du matin mercredi, en cours d’espagnol, un élève de 16 ans s'est levé et, armé d’un couteau, a poignardé l'enseignante. 

Une fois les policiers arrivés, l'agresseur «avait été désarmé, la scène était figée et les élèves étaient confinés», a indiqué une source proche du dossier, précisant que le suspect «avait en sa possession une très grosse lame, d'au moins 10 centimètres». Un fois interpellé, le garçon aurait déclaré aux policiers qu’il était «possédé».

Quant à la victime, que les secours n'ont pu ranimer, il s’agissait d’une professeure de 52 ans, selon le parquet. «Il s'agit d'une professeure d'espagnol qui était dans cet établissement depuis longtemps. Elle était consciencieuse», a déclaré Serge Hastoy, délégué FEP-CFDT du Pays basque.

Une enquête ouverte, le placement en detention provisoire requis

La police judiciaire de Bordeaux a rapidement été saisie. Une enquête a ainsi été ouverte pour «assassinat», a indiqué le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier. 

L'auteur présumé de l'agression a été «placé en garde à vue» et «n'était pas connu des services de police, ni des services de justice», selon le procureur. Il est «accessible à une responsabilité pénale» et le parquet va demander son «placement en détention provisoire», a annoncé jeudi le procureur de la République de Bayonne.

Jérôme Bourrier a ajouté qu'il allait ouvrir vendredi «une information judiciaire sous la qualification de meurtre avec préméditation», lors d'une conférence de presse à Bayonne. 

Le suspect

Concernant le suspect, inconnu des services de police, il serait né en 2007. «Durant sa garde à vue, le mis en cause a mis en avant une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur (...), qui l'incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat», a déclaré le procureur Jérôme Bourrier, qui a précisé que l'adolescent de 16 ans était suivi par un médecin psychiatre.

Selon le premier examen psychiatrique, le mis en cause ne présente «aucune maladie mentale», mais un état dépressif et «une forme d’anxiété réactionnelle» pouvant perturber son discernement. Selon le procureur, le mis en cause semble néanmoins pour le moment accessible à une responsabilité pénale

Il a été placé en garde à vue quelques heures après les faits.

«A ma connaissance, il n'y avait pas de circonstances ou de signalements particuliers» le concernant, avait précisé mercredi le ministre de l'Education Pap Ndiaye.

Les réactions

«Un drame d’une exceptionnelle gravité (...), un jour triste pour l’Education nationale», s'est ému le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye, qui s'est rendu sur place dans l'après-midi. «C'est un établissement très calme et réputé pour son sérieux ainsi que la sérénité de son climat scolaire», a-t-il ajouté, annonçant qu'une minute de silence serait respectée dans tous les établissements scolaires du pays à 15h00, le 23 février. 

La sénatrice et le procureur des Pyrénées-Atlantiques ont également témoigné de leur soutien à la victime sur Twitter, la première condamnant «un acte de violence». 

Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement s’est également exprimé après le Conseil des ministres n’osant imaginer le «traumatisme que cela peut représenter localement et plus généralement à l’échelle de la nation». 

«Après le drame survenu à Saint-Jean-de-Luz, je partage le choc et la peine de la communauté éducative du lycée Saint-Thomas d’Aquin et de toute la Nation. Toutes mes pensées vont à la victime, à sa famille et ses proches, à ses collègues, aux élèves», a tweeté la Première ministre Elisabeth Borne. Un soutien notamment appuyé par le président de la République Emmanuel Macron, quelques minutes après, qui a dit partager la douleur «de nos enseignants qui consacrent leur vie à transmettre le savoir aux générations futures».

Toujours sur les réseaux sociaux, plusieurs députés de chaque parti politique se sont exprimés, à la fois pour soutenir la communauté enseignante et pour dénoncer la violence de cet acte. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités