En direct
A suivre

Retraites : «L'idée de bloquer cette réforme sans solution alternative contredit la mobilisation», estime Dominique Reynié

Invité de La Matinale de CNEWS ce mercredi 8 mars, Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), est revenu sur la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites qui a rassemblé la veille 1,28 million de personnes dans le pays.

La colère sociale peut-elle faire le poids contre la réforme des retraites ? La sixième journée de mobilisation, ce mardi 7 mars, a rassemblé 1,28 million de manifestants en France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Dominique Reynié, le directeur de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), estime que les syndicats sont en perte de vitesse, et que la France manque de propositions sur les retraites.

«Les Français sont mal représentés politiquement. Ce qui les représenterait politiquement, c’est de dire "nous ne voulons pas cette réforme-ci, mais nous voulons celle-là". Laquelle ? Personne ne la présente. On n’a pas vu cette réforme que les Français accepteraient», a-t-il analysé.

Selon un sondage de l'institut CSA pour CNEWS, 67% des Français se disent opposés à la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Cependant, Dominique Reynié a affirmé que les Français restent conscients de la nécessité de réformer le système pour une question de «soutenabilité financière» et en raison de l’allongement de l’espérance de vie, mais qu’ils attendent des propositions.

«Rien n’est proposé. L’idée de bloquer cette réforme sans avoir de solution alternative sur le fond contredit la mobilisation. Il n’y a pas de ressource intellectuelle sur l’idée de réforme, ni politique, ni syndicale», a affirmé le directeur de la Fondapol. Il a par ailleurs indiqué que les syndicats sont globalement en perte de vitesse, et qu’ils ne constituent plus une opposition assez forte pour contrer la réforme, car ne sont pas soutenus politiquement par un quelconque parti.  

Après la journée du 7 mars, l’intersyndicale a demandé à être reçue «en urgence» par Emmanuel Macron. «Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit à une situation qui pourrait devenir explosive. En responsabilité, l’intersyndicale adressera un courrier lui demandant à être reçu en urgence, pour qu’il retire sa réforme», ont déclaré les syndicats.

Une demande à laquelle l’Élysée a répondu à demi-mot, assurant que «la porte de l’exécutif est toujours restée ouverte». Ce mercredi matin, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également ajouté sur RTL : «La porte du gouvernement est plus qu'ouverte si les syndicats, qui depuis effectivement un certain nombre de semaines ne l'ont pas franchie, décident d'en retrouver la voie (...). Nous, on est dans le dialogue».  

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités