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Grève des éboueurs à Paris : les salariés du privé pourraient rejoindre le mouvement

Certains salariés des sociétés privées qui s'occupent de ramasser les poubelles pourraient faire grève à leur tour. Selon des informations de CNEWS, plusieurs préavis de grève ont été déposés par une poignée de salariés de sociétés privées. [© JOEL SAGET / AFP]

Lancée dans la nuit du 6 au 7 mars dernier, la grève des éboueurs de la Ville de Paris risquerait toucher de nouveaux quartiers, alors que des salariés de sociétés privées chargées du ramassage des ordures pourraient rejoindre les rangs de la contestation.

De nouveaux quartiers parisiens touchés ? Jusqu'alors à peu près «épargnés» par la grève des éboueurs, les 1er, 3e, 4e, 7e, 10e, 11e, 13e, 15e, 18e et 19e arrondissements de la capitale pourraient à leur tour connaître des perturbations dans la collecte de leurs ordures ménagères.

Car si depuis un peu plus de deux semaines maintenant, seuls les agents de la Ville – qui s'occupent du ramassage des poubelles dans la moitié des arrondissements parisiens – les salariés des sociétés privées qui s'occupent de l'autre moitié pourraient faire grève à leur tour.

«La projection est impossible»

Selon nos informations, plusieurs préavis de grève ont en effet été déposés par une poignée de salariés de ces sociétés privées – à l'instar de Derichebourg (sous contrat dans le 7e et dans le 10e), Pizzorno (dans le 15e) ou encore Sepur (dans le 13e) – mais rien à ce stade qui ne saurait davantage perturber le ramassage des poubelles dans ces arrondissements très denses.

«Derichebourg annonce en effet qu'à partir de lundi [27 mars], un certain nombre de grévistes supplémentaires pourraient s'ajouter à ceux déjà en grève, mais à ce stade, nous n'avons aucune idée de l'impact réel de ces grèves potentielles», confirme la maire du 10e arrondissement Alexandra Cordebard. L'élue socialiste explique d'ailleurs que le bon fonctionnement de la collecte dépend «non seulement du taux de grévistes mais aussi de l'effectivité des réquisitions», et que pour l'instant, «la projection est impossible».

En attendant, la maire assure que le nettoyage des rues et la collecte des déchets sont réalisés quotidiennement dans son arrondissement, même si «la collecte quotidienne est parfois un peu perturbée». Un coup de propre a même été donné en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi afin de nettoyer et donc sécuriser une partie du 10e en amont de la manifestation, qui doit partir ce jeudi à 14h de la place de la Bastille pour rejoindre celle de l'Opéra Garnier.

Même chose dans le 15e, où certains salariés de Pizzorno sont en grève, sans que cela ait une réelle incidence sur le bon ramassage des poubelles. D'ailleurs, pour faire face au manque de salariés, mais surtout pour pallier au manque de camions-bennes restées bloquées dans les centres de dépôt, cette société implantée dans le Var n'avait pas hésité à envoyer des équipes depuis Draguignan (Var) vers Paris afin que le travail soit tout de même réalisé. Et ce, quitte à les loger à l'hôtel sur place.

Selon le maire du 15e, Philippe Goujon, le problème ne se situe pas lors de la collecte mais après, lorsqu'il s'agit de vider les bennes pleines dans des centres de tri qui débordent. «Une fois que les bennes sont pleines, elles vont à Romainville (93), seul grand centre de tri des déchets encore ouvert, sauf qu'il y a deux à trois heures d'attente là-bas», explique l'élu, avant de lancer : «sur une journée de huit heures, en comptant le temps de trajet, il ne reste plus beaucoup de temps pour la collecte».

«le traitement des déchets est assuré»

Du côté du Syctom, on assure que «le traitement des déchets est assuré», malgré les blocages toujours en cours des sites d'Ivry (94) et Isséane à issy-les-Moulienaux (92) ainsi que quelques actions dans les centres de tri de Saint-Ouen et de Romainville. «Lundi 20 et mardi 21 mars, le site de Saint-Ouen a été partiellement ré-ouvert avec un filtrage permettant aux bennes de décharger», assure l'agence métropolitaine des déchets ménagers, qui déplore que «les accès aux sites d'Ivry et Isséane restent bloqués».

Ce jeudi, 9.600 tonnes de déchets se trouvaient toujours dans les rues de la capitale, attendant d'être ramassés. Un chiffre stabilisé selon l'Hôtel de Ville, qui souligne que la collecte restait «très dégradée dans un contexte social tendu» ce jeudi. En outre, alors que 200 bennes étaient sur le terrain hier, plus de la moitié «sont rentrées pleines en raison de blocages, partiel ou total, des sites de traitement des déchets du Syctom».

Si davantage de salariés des sociétés privées rejoignent les grévistes de la mairie de Paris, la situation pourrait se détériorer. Pour y faire face, la municipalité parisienne a activé une «cellule de crise», où se réunissent tous les matins la maire de Paris Anne Hidalgo, les maires d'arrondissement ainsi que les adjoints, afin de faire le point sur la situation et sur les éventuels risques sanitaires.

Sur ce dernier point, la municipalité parisienne assure avoir des «contacts très réguliers avec l'Agence régionale de santé (ARS) sur les questions sanitaires ou encore la prolifération de nuisibles», mais que «pour l'instant», il n'y a «aucun risque sanitaire».

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