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Réforme des retraites : deuxième plus grosse journée de mobilisation à Paris, le mouvement en repli ailleurs en France

La mobilisation contre la réforme des retraites a réuni 93.000 manifestants à Paris selon le ministère de l'Intérieur La mobilisation contre la réforme des retraites a réuni 93.000 manifestants à Paris selon le ministère de l'Intérieur [NACHO DOCE / Reuters]

La dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni globalement moins de manifestants que la semaine dernière : plus de deux millions dans toute la France selon la CGT, 740.000 selon le ministère de l’Intérieur. La mobilisation à Paris est restée toutefois très importante.

Les opposants à la réforme des retraites étaient mobilisés, pour cette dixième journée de grève, mais moins nombreux que la semaine dernière. Le ministère de l’Intérieur a dénombré 740.000 manifestants dans toute la France, et la Préfecture de police a estimé à 93.000 le nombre de personnes défilant dans les rues de Paris. La CGT a revendiqué quant à elle 450.000 personnes dans la capitale et plus de deux millions partout en France.

Une baisse de la mobilisation est donc constatée par rapport à jeudi dernier, le 23 mars, journée record depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites, mais cette dixième journée représente toutefois la deuxième plus grosse journée de manifestation depuis janvier à Paris.

De leurs côtés, les jeunes sont restés plutôt mobilisés, avec 400.000 jeunes dans l’Hexagone selon l’Unef, contre 500.000 la semaine dernière. 

Des tensions en fin de cortège

Ailleurs en France, le mouvement s'est cependant replié lors de ce dixième jour de manifestation, selon les premiers chiffres des autorités comme des syndicats, qui ont attesté d'une participation en baisse, comme à Bayonne (6.500 à 13.000 personnes), Montpellier (10.000 à 20.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).

La mobilisation s’est déroulée globalement dans le calme, à l'exception de moments de tensions en fin de cortège, notamment à Paris, à Lyon ou encore à Caen, où les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles. Dans la capitale, 35 personnes avaient été interpellées à 20h, selon la Préfecture de police, et plus de 10.000 contrôles ont été effectués aux abords de la manifestation. Les forces de l'ordre ont fait usage de grenades de désencerclement et de gaz lacrymogène pour disloquer les groupes de «black blocs».

Des feux de poubelles ont également été allumés par des manifestants radicaux, nécessitant l'intervention des pompiers. En début de soirée, la dispersion des manifestants place de la Nation à Paris s'avérait difficile et les tensions ont augmenté d'un cran.

Craignant des débordements, le ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé un dispositif de sécurité «inédit», composé de 13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 dans la capitale. 

Outre les manifestations, des perturbations ont été constatées dans les transports ferroviaires, aériens et en commun, dans les raffineries, les écoles, et dans certains lieux touristiques. 

Nouvelle journée de grève 

Ce face-à-face entre l’exécutif et la rue continue, et ce malgré les tentatives des syndicats de trouver une issue au conflit en dialoguant avec Emmanuel Macron. Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a demandé ce mardi à mettre en place une «médiation» pour «trouver une voie de sortie» à la crise sociale. Une proposition rejetée par le gouvernement : «Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation», a répondu le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, à l’issue du conseil des ministres. 

«Le président de la République l'a dit : il est prêt à recevoir l'intersyndicale dès lors, parce que nous respectons nos institutions, que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi», a ajouté Olivier Véran, ce qui reporterait ce dialogue au plus tôt à la fin du mois d’avril. Il a toutefois assuré que la Première ministre Élisabeth Borne se tenait «à disposition des syndicats» pour discuter, et notamment des modalités d’application des différents points de la réforme des retraites. 

Laurent Berger a par ailleurs annoncé en fin de journée que Matignon avait adressé une lettre à l'intersyndicale ce mardi après-midi pour proposer une rencontre avec la Première ministre lundi ou mardi prochain, à laquelle il a annoncé qu'il se rendra.

De leurs côtés, les syndicats espèrent continuer à mobiliser dans les prochaines semaines. La CGT a annoncé la suspension de la grève des éboueurs à partir de ce mercredi 29 mars, dans l’espoir que la mobilisation puisse «repartir plus fort». «Nous avons besoin de rediscuter avec les agents de la filière déchets et assainissement de la ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève (...) car nous n'avons presque plus de grévistes», a effectivement reconnu la CGT-FTDNEEA qui rassemble les éboueurs, égoutiers, conducteurs de bennes de Paris.

L'intersyndicale a donc appelé à une nouvelle journée de mobilisation, la onzième depuis le début du mouvement, le 6 avril prochain.

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