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Réforme des retraites : l'essentiel du texte validé, les oppositions et l'intersyndicale n'entendent pas désarmer

Plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies devant l'Hôtel de Ville ce vendredi soir. Plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies devant l'Hôtel de Ville ce vendredi soir. [© REUTERS/Stephane Mahe]

La réforme des retraites a franchi une étape décisive, ce vendredi, avec la validation du texte par le Conseil constitutionnel. Si l'intersyndicale et les principaux opposants au projet appellent Emmanuel Macron à ne pas la promulguer, le président pourrait très bien décider de le faire quand même, et cela dès ce week-end.

La mobilisation ne faiblit pas. Si le Conseil constitutionnel a validé ce vendredi, malgré les six dispositions rejetées, la réforme des retraites et le report de l'âge de départ à 64 ans, les opposants, notamment la gauche et les syndicats, ne sont toujours pas convaincus du bienfondé de celle-ci.

A tel point que l'intersyndicale, par la voix de Laurent Berger, a demandé dans la soirée «solennellement» au président de la République Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi en l'état.

Les syndicats refusent de parler au président

Invités par ce dernier à le rencontrer mardi prochain, le 18 avril, l'ensemble des syndicats ont fait savoir dans un communiqué qu'ils refusaient toute réunion avec le gouvernement d'ici au 1er mai. Date à laquelle ils ont appelé les salariés à participer à «une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale». Ils se réuniront lundi, le 17 avril, pour décider des actions à venir.

Dans le même temps, la Première ministre Elisabeth Borne – qui porte cette réforme depuis le début – a de son côté assuré qu'il n'y avait «ni vainqueur, ni vaincu»,  après la validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, synonyme, selon elle, de la «fin» du «processus démocratique» de ce texte très contesté. Avant d'expliquer en plusieurs tweets pourquoi elle juge cette réforme nécessaire.

«Pour préserver notre système par répartition, cette réforme demande des efforts aux Français qui le peuvent», a-t-elle ainsi expliqué sur Twitter, assurant par ailleurs qu'elle comportait «aussi de nombreuses avancées». Parmi elles, la cheffe du gouvernement cite notamment l'augmentation des pensions de plus de 600 euros par an en moyenne pour plus de 1,8 million de retraités ou encore l'amélioration du dispositif carrières longues et la prise en compte de l'usure professionnelle.

Les opposants toujours mobilisés

Alors qu'une prise de parole d'Emmanuel Macron est attendue, vraisemblablement au cours de la semaine prochaine, les autres forces politiques opposées à la reforme des retraites ont d'ores et déjà prévu de continuer le combat. C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, pour qui la décision du Conseil constitutionnel «montre qu'il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain».

De l'autre côté de l'échiquier, Marine Le Pen, la présidente des députés RN, estime que «le sort politique de la réforme des retraites n'est pas scellé» tant que l'opinion publique sera divisée à ce sujet. «Le peuple ayant toujours le dernier mot, il lui appartiendra de préparer l'alternance qui reviendra sur cette réforme inutile et injuste», a-t-elle ajouté

Et ce vendredi, après l'annonce du Conseil consitutionnel, c'est une foule de plusieurs milliers de personnes qui ont décidé de crier à nouveau leur colère à Paris, toujours mobilisées contre ce projet de réforme. Massées en plein centre de la capitale, près de l'Hôtel de Ville en début de soirée, certains d'entre elles souhaitaient se rendre sur les Champs-Elysées, mais étaient empêchées par les forces de l'ordre.

Invité du 20h de TF1, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a quant à lui affirmé que «la sagesse» serait «de ne pas promulguer la loi [...] censurée sur six points». «Il y a possibilité dans notre Constitution de ne pas promulguer cette loi. On peut aller à une nouvelle lecture au Parlement, faisons-le», a-t-il poursuivi, confirmant qu'il ne rencontrerait pas le président de la République ce mardi et appelant le gouvernement «à écouter la colère qui s'exprime dans la rue».

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