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Migrants à Mayotte : les Comores «n'entendent pas accueillir des expulsés»

L'annonce des autorités comoriennes intervient dans un moment de crispation des relations entre Paris et Moroni. (Image d'illustration) RICHARD BOUHET / AFP

Alors que Paris prévoit d’expulser dans les prochains jours des personnes en situation irrégulière à Mayotte, les Comores «n’entendent pas les accueillir», a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement de Moroni ce vendredi 21 avril.

Ce vendredi 21 avril, le porte-parole du gouvernement de Moroni, Houmed Msaidie, s’est opposé à la volonté de Paris d’expulser dans les prochains jours les personnes en situation irrégulière dans une vaste opération anti-migrants controversée estimant que «les Comores n’entendent pas les accueillir».

«Les Comores n'entendent pas accueillir des expulsés issus de l'opération projetée par le gouvernement français à Mayotte», a affirmé le porte-parole du gouvernement de Moroni dans une déclaration téléphonique à l’AFP.

Baptisée «Wambushu» (reprise en mahorais : ndlr), cette opération contre la délinquance et l’immigration illégale à Mayotte, voulue par Gérald Darmanin, prévoit de détruire des bidonvilles dans ce 101e département français situé dans l’océan Indien et expulser les migrants illégaux, majoritairement originaires de l’archipel voisin des Comores, vers Anjouan, à 70 km de Mayotte.

Ces personnes comoriennes en situation irrégulière, installées dans des quartiers particulièrement insalubres, sont appelées «bangas». D’ailleurs, quelque 1.800 policiers et gendarmes sont d’ores et déjà présents à Mayotte en vue de l’opération «Wambushu». Au total, ce sont plus de 2.500 personnels qui sont mobilisés sur place, selon une source proche du dossier.

Les Comores accusent Paris de semer «la violence»

Depuis l’annonce de cette opération, les Comores ont appelé plusieurs fois le gouvernement français à y renoncer accusant Paris de semer «la violence» et estimant que l’archipel ne peut pas gérer cet afflux massif de migrants étant donné qu’il n’y a pas de centre de rétention administrative.

«Nous vérifions l'identité des refoulés (...) et nous les laissons partir puisqu'ils sont chez eux», a expliqué une source sécuritaire à l'AFP. Le président comorien Azali Assoumani, qui assure depuis février la présidence de l'Union africaine, a pour sa part dit espérer «que l'opération sera annulée», en reconnaissant «n'avoir pas les moyens de (la) stopper par la force».

Dans l’Hexagone, plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’homme, se sont à leur tour inquiétées que «la France place ainsi des mineurs dans des situations de vulnérabilité et de danger intolérables».

Éric Woerth, député Renaissance de l’Oise, a apporté son soutien à Gérald Darmanin ce vendredi matin dans la Matinale de CNEWS précisant que le ministre de l’Intérieur «a bien raison de mener une opération très puissante, après il faut tenir dans la durée».

Près de la moitié des 350.000 habitants de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française, selon l'Institut national des statistiques français, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.

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