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Violences conjugales : le parquet requiert un procès en correctionnelle pour Chérif Delay, une des victimes de l'affaire d'Outreau

La décision de renvoyer M. Delay devant un tribunal appartient maintenant au magistrat instructeur. [Loic Venance/AFP]

Un procès en correctionnelle a été requis par le parquet de Versailles à l'encontre de Cherif Delay, une des victimes de l'affaire Outreau.

Une des victimes de l'affaire d'Outreau, qui avait terrifié la France, au début des années 2000, est de retour au tribunal. Le parquet de Versailles a requis, le mois dernier, un procès devant le Tribunal correctionnel pour Chérif Delay, l'une des victimes de l'affaire d'Outreau, pour menaces de mort et violences aggravées dans une affaire de violences conjugales, a appris ce mercredi l'AFP, de source proche du dossier.

Dans ce dossier, Chérif Delay avait été initialement mis en examen pour tentative de meurtre par conjoint, une qualification criminelle. Il risquait donc un renvoi devant les assises, où les peines encourues sont plus lourdes.

Chérif Delay est connu pour son statut de victime dans l'affaire d'Outreau : lorsqu'il était enfant, il a été violé et violenté par sa mère et son beau-père, Myriam Badaoui et Thierry Delay.

Depuis, son parcours est chaotique, entre séjours en hôpital psychiatrique et renvois devant le tribunal. Il a déjà été condamné 14 fois depuis 2008, notamment pour des faits de violences conjugales.

«J'ai voulu les tuer»

Le 28 mars 2022, il était jugé en comparution immédiate à Versailles pour des violences sur des anciennes compagnes. 

A la surprise générale, lors de l'audience, le prévenu avait reconnu des tentatives de meurtre, faits plus graves que ceux pour lesquels il était jugé. 

«J'ai voulu les tuer, je savais ce que j'allais faire», avait-il expliqué depuis son box.

Le président du tribunal avait renvoyé cette affaire à l'instruction. Devant le magistrat instructeur, M. Delay était revenu sur ses aveux faits en audience.

«Il a expliqué avoir dit n'importe quoi pour s'enfoncer», note le parquet dans son réquisitoire. 

Lors d'un autre interrogatoire, il a indiqué se sentir mieux en prison que dehors car il n'y faisait de mal à personne et personne ne lui faisait du mal. Il a également réaffirmé n'avoir jamais voulu tuer ses ex-compagnes, même s'il a reconnu des violences à leur encontre.  

Toujours selon le réquisitoire du parquet, M. Delay est dans «une posture de provocation auto-destructrice».

Alors qu'il lui est reproché d'avoir donné un coup de couteau à l'une de ses anciennes compagnes, «il existe un doute sur l'intention de donner la mort qui l'animait à ce moment-là», note le parquet, qui a donc requis un non-lieu pour la tentative de meurtre et un renvoi devant le tribunal pour les violences et menaces.

«Il n'y avait pas de témoin concernant la potentielle tentative d'homicide. L'enquête a néanmoins montré que les faits sont extrêmement graves», a réagi Me Nathalie Tomasini, l'avocate d'une des plaignantes.

La décision de renvoyer M. Delay devant un tribunal appartient maintenant au magistrat instructeur.

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