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Médecins généralistes : vers une hausse des consultations à 30 euros en 2024 ?

MG France, le syndicat majoritaire des médecins généralistes, a posé des conditions pour les prochaines négociations : un tarif de consultation de base à 30 euros sans contrepartie. [SEBASTIEN BOZON/AFP]

Alors qu’une première hausse de 1,5 euro des honoraires de consultation des médecins est prévue pour l’automne, la grogne ne faiblit chez les généralistes qui réclament un tarif de base fixé à 30 euros. Des négociations qui s’annoncent tendues doivent avoir lieu avec l’Assurance maladie dans les prochaines semaines sur ce point.

Un dossier explosif qui cristallise la colère des médecins. Malgré une première hausse de 1,5 euro des honoraires de consultation des médecins prévue pour l’automne, les généralistes protestent pour obtenir un tarif de base fixé à 30 euros afin de rattraper l’inflation.

Thomas Fâtome, le directeur général de l’Assurance maladie, a pourtant ouvert la voie à cette idée en assurant début juillet dans un entretien accordé aux Echos que la revalorisation annoncée en automne «ne doit être qu’une étape». 

De nouvelles négociations avec les médecins spécialistes ou généralistes, ainsi que les représentants de l’Assurance maladie, doivent avoir lieu fin 2023. 

«On a déjà vu Thomas Fatôme pour débriefer les raisons de l’échec des précédentes négociations en février. L’idée est de dessiner des pistes pour qu’on arrive à une nouvelle convention à la fin de l’année», a indiqué Patrick Gasser, coprésident d’Avenir Spé-Le Bloc, le syndicat majoritaire des spécialistes, dont les propos ont été rapportés par Capital.

Vers un tarif de consultation unique pour les médecins ?

MG France, le syndicat majoritaire des médecins généralistes, a posé des conditions servant de base pour les prochaines négociations : un tarif de consultation de base à 30 euros sans contrepartie. Cela signifie notamment aucune obligation de participer à des permanences de soins hors des horaires d’ouverture des cabinets. 

A cette demande s’ajoute une revalorisation marquée significative des rémunérations forfaitaires pour les médecins traitants. «Sans choc d’attractivité, les exercices parallèles type soins non programmés ou télécabines resteront plus prisés que notre exercice qu’il faut donc favoriser», a fait valoir Jean-Christophe Nogrette, le vice-président de MG France.

Des requêtes qui ne sont pas du goût des médecins spécialistes, estimant que leurs collègues possèdent déjà certains avantages dont ils ne disposent pas.

«Les généralistes veulent 30 euros comme nous actuellement. Mais est-ce que je suis d’accord pour mettre les médecins généralistes et spécialistes au même niveau ? Ce sont des exercices différents et, qui plus est, les généralistes perçoivent des forfaits médecin traitant et la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) qui portent leurs tarifs bien au-delà des 30 euros», a assuré Patrick Gasser, le président du syndicat majoritaire chez les spécialistes.

Ce dernier a estimé que les nouvelles négociations prévues en fin d’année devraient à nouveau se heurter à l’opposition du gouvernement, comme ce fut le cas en février dernier. «Quand on regarde ce que proposent les autres syndicats, on s’aperçoit qu’ils demandent la même chose que lors des précédentes négociations qui ont échoué. Donc les conséquences risquent d’être les mêmes», a conclu Patrick Gasser 

Une grève générale et illimitée prévue dès le 13 octobre

Pour rappel, de nombreux professionnels de la médecine libérale avaient multiplié les mouvements de manifestation en début d’année pour réclamer une meilleure rémunération et une reconnaissance plus juste de leur travail. Face au manque de résultats obtenus dans les discussions, certains médecins généralistes ont même choisi de gonfler leurs honoraires. 

Le ministre de la Santé, François Braun, a évoqué une reprise des négociations «à la rentrée», sans toutefois donner de calendrier précis. Face au manque de visibilité, les syndicats des différents corps de médecins ont déjà annoncé une grève générale et illimitée à partir du 13 octobre prochain. Cette date concorde ainsi avec l’examen au Sénat d’un texte de loi sur la régulation de l’installation des médecins libéraux en France.

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