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Interdiction de l'abaya à l'école : la décision sur le recours d'une association musulmane rendue ce jeudi

La requête déposée par l association vise la décision prise le 27 août par le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, pour interdir le port de l'abaya à l école. [©Stéphane MAHE/REUTERS]

Le Conseil d’Etat rendra son verdict ce jeudi concernant la requête déposée vendredi par l’association Action Droits des Musulmans (ADM) pour faire suspendre l’interdiction du port de l’abaya à l’école, décidée le 27 août dernier par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal.

Une réponse attendue de pied ferme. D’après le service police-justice de CNEWS, le Conseil d'Etat va rendre sa décision ce jeudi concernant le référé-liberté déposé vendredi par l’association Action Droits des Musulmans (ADM) pour faire suspendre l’interdiction du port de l’abaya à l’école.

L’institution a commencé l’examen de cette requête ce mardi dès 15h et va donc formuler une réponse claire avant la fin d’après-midi ce jeudi. 

L'association a également saisi la Défenseure des Droits, Claire Hédon, espérant une intervention de cette dernière «dans le cadre de la procédure», a indiqué maître Vincent Brengarth, avocat de l’association. À défaut, «nous lui demandons de prendre position sur l'interdiction» de l'abaya à l'école, a affirmé ce dernier, faisant valoir «une atteinte à l'éducation» et «à la vie privée».

Une «atteinte aux droits de l'enfant», pour les plaignants

La requête vise la décision du 27 août 2023 du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, interdisant le port de l'abaya, une longue robe traditionnelle, dans les écoles, collèges et lycées publics. 

Pour les plaignants, cette interdiction «porte atteinte aux droits de l'enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à l'école». La restriction risque «de porter atteinte à leurs droits fondamentaux sur les plans social, culturel et éducatif», ajoutent-ils.

Le référé dénonce également une interdiction «formulée de manière floue et large», avec pour conséquence que «l'absence d'indication permettant de définir les tenues» incriminées pourrait viser des élèves souhaitant simplement porter des «vêtements amples susceptibles d'être qualifiés d'abayas ou de qamis». 

Les plaignants s’inquiètent également aussi d’une «immixtion injustifiée dans l'exercice du culte musulman», y voyant «une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte». 

Près de 300 élèves portaient une abaya à l’école lundi

Pour rappel, près de 300 élèves se sont présentées à l’école en abaya lundi et 67 d’entre eux ont refusé de la retirer, selon les chiffres communiqués mardi par le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal.

Parmi ces dernières, deux étudiantes du lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts de Seine) vêtues d’une abaya ont été renvoyées à leur domicile pour y changer de tenue ce lundi.

L’une des deux lycéennes a fait part de son incompréhension au micro de CNEWS. «Je suis choquée qu’on me recale comme ça de ma rentrée juste pour une robe et qu’on me dise que je ne suis pas habillée correctement», a réagi l’étudiante.

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