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Plan loup : comment la France veut protéger ses troupeaux face aux meutes

À travers ce texte, l’exécutif entend instaurer une meilleur régulation de la population lupine. [Michael LaRosa/Unsplash]

Ce lundi 18 septembre, le gouvernement a dévoilé son «plan loup» à Lyon, dans le Rhône-Alpes. Bien que ce sujet soit sensible, les mesures prises par l’exécutif visent à assurer une meilleure protection des troupeaux et à mieux protéger les agriculteurs en facilitant les protocoles de tirs sur les prédateurs.

Après plusieurs reports, le gouvernement a présenté, lors d’une réunion tenue à huis-clos ce lundi 18 septembre à Lyon (Rhône-Alpes), les grandes lignes de son plan loup 2024-2029, voué à remplacer un précédent plan arrivant à expiration à la fin de l'année.

De ce fait, à travers ce texte, l’exécutif entend instaurer une meilleure régulation de la population lupine et mieux protéger les agriculteurs en facilitant les protocoles de tirs sur les prédateurs.

Le nouveau plan loup contient 42 principales mesures et ambitionne d'«installer un nouvel équilibre», l'exécutif estimant que l'animal «n'est plus en danger d'extinction, mais qu'(...)il y a un danger réel de disparition du pastoralisme [NDR - qui rassemble les activités d'élevage liées aux paturages]», selon une source gouvernementale.

Parmi les mesures figure le reclassement de l'espèce de «strictement protégée» à «protégée» au niveau international et européen. 

S’ajoute à cela la simplification des tirs. Par conséquent, l’exécutif veut renforcer les prélèvements en début de saison «de façon à limiter les attaques durant la période d’estive», ont indiqué nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

De plus, le plan loup 2024-2029 prévoit la «possibilité d’avoir deux tireurs sur le tir de défense simple voire trois de manière exceptionnelle après l’autorisation du préfet selon des critères objectifs comme la taille de l’estive» ainsi que la possibilité d’utiliser du matériel de vision nocturne pour les éleveurs et les chasseurs.

Un plan «inacceptable» pour les pro-loups

Cependant, pour les pro-loups, le nouveau texte est jugé «inacceptable». «On a commenté le plan axe par axe et à la fin, on a dit pourquoi c’était inacceptable et on est parti», a indiqué à l'AFP Jean-David Abel, représentant de France Nature Environnement (FNE), s'exprimant au nom de six associations de défense de l'environnement : la FNE, Ferus, Humanité et diversité, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), l'Association de protection des animaux sauvages (Aspas) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Jean-David Abel a par ailleurs dénoncé un «choix politique» fait par les ministères de «mettre le paquet dans un plan de communication vers les acteurs pastoraux». À l'inverse, aucune des 41 propositions émises au printemps par les défenseurs du loup n'a été retenue, a-t-il déploré.

«Cette instance consultative n'a plus aucun sens. Ce n'est pas nouveau que l’État écoute la FNSEA, la FNO, les chambres d’agriculture, mais à ce niveau-là de déséquilibre, on s’est dit -on sert à rien- donc il faut que l'État assume ça», a-t-il conclu.

12.000 bêtes attaquées en 2022

Après avoir un temps disparu en France, le loup est réapparu au début des années 1990, et ses rangs ont progressivement grossi, au grand dam des éleveurs qui ont déploré plus de 12.000 bêtes attaquées en 2022.

Le nombre de canis lupus arpentant le territoire a été revu en hausse début septembre à 1.104 individus (contre 906 auparavant), selon une estimation établie par l'Office Français de la Biodiversité (OFB) à partir d'indices (traces, hurlements, analyses génétiques, etc.).

Ce chiffre signifie en outre que jusqu'à 209 loups peuvent être abattus en France cette année, soit le quota de 19% autorisé.

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