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Revenantes de Syrie : la Roubaisienne endoctrinée par sa mère ne sera pas expulsée

La Roubaisienne a passé quatre ans dans le camp de prisonniers jihadistes de Roj, contrôlé par les Kurdes. [PHOTO D'ILLUSTRATION / Delil SOULEIMAN / AFP] [Delil SOULEIMAN / AFP]

Saisie par le préfet du Nord, la Justice s'est penchée ce mercredi 27 septembre sur le cas d'une Roubaisienne de 24 ans, menacée d’expulsion vers l'Algérie après avoir été emmenée de force en Syrie, lorsqu’elle avait 15 ans, par sa propre mère. Finalement, la jeune femme ne devrait pas être expulsée.

La Justice a tranché. La commission d’expulsion des étrangers, réunie à la demande de l’autorité préfectorale, a rendu, ce mercredi 27 septembre, sa décision à propos de l’exécution d’une décision d’expulsion d’une Roubaisienne de 24 ans, comme l'avait confirmé le parquet de Lille à CNEWS.

Finalement, la Justice a donné un avis défavorable au renvoi de cette mère de deux enfants en Algérie. «Il n'est pas établi que la présence» en France de cette jeune femme de 24 ans «constitue une menace grave à l'ordre public», a estimé la commission dans un avis consulté par l'AFP.

«Le fait qu'elle ait vécu en zone terroriste entourée de jihadistes prônant un islam rigoriste ne permet pas d'en déduire avec certitude qu'elle est acquise à cette cause et qu'elle a pour intention de commettre à son tour des actes terroristes», ajoute-t-elle.

Un avis purement consultatif

Cependant, il faut également savoir que cet avis consultatif n'engage pas le préfet du Nord, Georges-François Leclerc puisque ce dernier garde le pouvoir d'expulser la jeune femme de 24 ans. Alors que la jeune femme a été emmenée de force en Syrie avec sa fratrie par sa propre mère radicalisée lorsqu'elle avait 15 ans, le préfet considérait cette Roubaisienne comme une «menace grave à l’ordre public». 

En Syrie, la jeune femme a été mariée à un jihadiste belge de Daesh, avec qui elle a eu deux filles. Neuf ans plus tard, soit en janvier 2023, cette Roubaisienne était de retour sur le territoire français avec ses enfants, après cinq ans sur place puis quatre ans dans le camp de prisonniers jihadistes de Roj, contrôlé par les Kurdes.

Née en France, la mère de famille souhaite rester dans l’Hexagone. Cependant, celle-ci n’a jamais acquis la nationalité française. Pour cause, sa mère, de nationalité algérienne, a refusé de la lui demander à l’adolescence, faisant d’elle aujourd’hui une ressortissante algérienne en situation irrégulière.

Une famille de terroristes

Lors de l’audience du 13 septembre, la Roubaisienne, non présente car hospitalisée, s’était défendue, par le biais d’une lettre lue par son avocate Me Marie Dosé. «Je viens d'une famille tyrannique que je n’ai pas choisie», avait-elle affirmé.

«Je ne suis ni un danger, ni une menace. Simplement encore cette petite fille à qui on a volé son enfance», avait-elle ajouté. «Mon plus grand rêve, c’est d’aller à Disneyland avec mes filles».

La jeune femme de 24 ans appartient par ailleurs à la famille Tahar Aouidate, l'«une des plus grandes familles jihadistes françaises», dont 23 membres ont rejoint Daesh, a insisté le préfet du Nord Georges-François Leclerc, relayé par l’AFP, devant la commission d'expulsion du tribunal de Lille le 13 septembre dernier.

Son oncle, Fodil Tahar Aouidate, était l’un des onze Français condamnés à mort en Irak en 2019 pour trafic d’esclaves. Il était connu du renseignement pour ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

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