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Siège de Paris : a-t-on le droit de ne pas aller travailler à cause des blocages des agriculteurs ?

Le salarié pourra «invoquer la force majeure en présentant un justificatif de son retard ou de son absence». [Reuters]

Le blocage de la capitale par les agriculteurs, ce lundi, risque de compliquer la tâche pour les travailleurs. Mais l’impossibilité de conduire vers Paris autorise-t-elle à ne pas se rendre au travail ?

La situation s’annonce tendue autour de Paris ce lundi. Comme l’ont expliqué la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, les accès vers la capitale pourraient être bloqués dès 14h, en signe de protestation après les annonces - jugées insuffisantes - du Premier ministre Gabriel Attal pour la filière agricole. Mais ces actions sont-elles une raison suffisante pour ne pas se rendre au travail ?

Une situation à bien interpréter

Sur le site officiel de l’administration française, il est expliqué que «le salarié empêché d’aller au travail ou retardé, en raison d’une grève dans les transports en commun ou de manifestations, ne peut pas être sanctionné». Ainsi, ce dernier pourra «invoquer la force majeure en présentant un justificatif de son retard ou de son absence».

Le «siège» de Paris par les agriculteurs pourrait donc être considéré comme un «cas de force majeure», sous certaines conditions néanmoins. En effet, si la distance entre le lieu de travail et le lieu d’habitation est de 300 mètres, l’appréciation de la justification de l’absence ne sera pas la même que pour un autre salarié habitant, lui, à 50 kilomètres de son travail.

S’il est possible d’utiliser les transports en commun pour se rendre au travail, et ce même si les routes sont bloquées, il faudra alors les emprunter, sous peine de sanctions. Sauf convention ou accord collectif, le site gouvernemental souligne qu’«un employeur n’est toutefois pas obligé de rémunérer le temps d’absence du salarié».

S’il veut éviter une retenue sur salaire, le salarié peut pallier son absence ou retard grâce à la récupération des heures de travail perdues, la pose d’un jour de congés payés ou d’un jour de réduction du temps de travail (RTT) ou en restant chez lui, en télétravail, lorsqu'il est possible. La première chose à faire reste évidemment de prévenir son employeur, en associant à son message une preuve de la situation (photo du blocage depuis sa voiture par exemple).

Enfin, si et seulement s’il estime qu’un danger grave et imminent pèse sur lui lors d’un déplacement professionnel, le salarié peut exercer son droit de retrait. Dans ce cas particulier, l’employeur sera alors tenu de lui verser sa rémunération.

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