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«Cocorico» : est-il possible de faire un test ADN généalogique comme dans le film ?

En France, les tests ADN sont strictement encadrés par la loi. [© 2023 – WHITE AND YELLOW FILMS – SND – M6FILMS – BESIDE PRODUCTIONS]

Dans le film Cocorico, qui sortira en salles ce mercredi 7 février, les personnages principaux font un test ADN pour connaître leurs origines. Comment se déroule cette démarche dans la vraie vie ? Est-elle bien légale en France?

Découvrir ses origines lointaines peut être tentant pour de nombreuses personnes, y compris pour les personnages principaux du film Cocorico, dont la sortie est prévue ce mercredi 7 février au cinéma. Si ce rêve peut devenir réalité dans d'autres pays, cela reste un fantasme en France, du moins au niveau de la loi. En effet, l'Hexagone n'autorise pas les tests ADN à des fins personnelles. Ils sont utilisés seulement dans certains cas. 

L'ADN, c'est quoi ? 

L'acide désoxyribonucléique, plus connu sous le nom d'ADN, est une molécule qui comprend toutes les informations d'un individu, et qui est présente dans le noyau de chaque cellule de son organisme. L'ADN contient et transmet l'information génétique et détermine les critères héréditaires. Chaque personne a un ADN unique. Avec l'aide de la science de nos jours, un test permet de comparer les ADN de deux êtres humains et de savoir s'il y a, ou non, une correspondance plus ou moins partielle, qui suggérerait une proximité génétique entre ces deux personnes (parents, frère, soeurs, etc...). C'est le docteur britannique en génétique Sir Alec Jeffreys qui a découvert cette méthode d'identification en 1985. 

Une pratique illégale en France 

Bien qu'il n'existe aucune réglementation européenne sur les tests ADN, certains pays, comme la Pologne, interdisent cette pratique. En France, il est possible de réaliser un test génétique uniquement dans le cadre d'une procédure judiciaire pour : contester ou établir un lien de filiation, recevoir ou supprimer une contribution financière, établir l'identité d'une personne décédée dans le cadre d'une enquête de police. De plus, seul un juge a le pouvoir d'ordonner un tel test. 

En dehors de ce cadre, la pratique est illégale. Les fraudeurs, entreprises comme particuliers, se risquent à de lourdes sanctions. Pour les entreprises qui proposent ces tests, la réalisation de ces derniers, hors des règles légales, est puni d'une peine d'un an d'emprisonnement ou de 15.000 € d'amende. Les particuliers qui sollicitent ces entreprises dans le but de demander l'examen de leurs caractéristiques génétiques ou de celles d'une autre personne, ou qui cherchent à identifier une personne par ses empreintes génétiques, sont punis de 3.750€ d'amende.

une augmentation constante dans le monde

Dans le monde, selon la MIT Technology Review, plus de 26 millions de personnes ont déjà acheté un test ADN en ventre libre en 2019. Et malgré les fortes sanctions encourues, plus de 100.000 personnes se laissent tenter par l'expérience en France chaque année. Ces Français, qui ne passent pas par les voies légales, se tournent vers des sites en ligne qui proposent des tests pour quelques dizaines d'euros.

 

 

Des entreprises comme MyHeritage, basée en Israël, qui revendique 50 millions d'utilisateurs dans le monde, ou Ancestry.com, une entreprise américaine présente dans huit pays avec un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros en 2017, font partis des sociétés qui proposent ces tests génétiques en ligne. Des sites qui se sont d'ailleurs mis à la loi.

Même si ces entreprises sont étrangères, leur sollicitation par des résidents français est strictement interdite. Depuis janvier 2023, il est devenu beaucoup plus difficile d'acheter ces tests sur Internet. En effet, MyHeritage et 23andMe, les poids lourds du secteur, exigent désormais une adresse de livraison en dehors de la France. 

Les risques de la pratique 

Outre le risque émotionnel qui n'est pas à prendre à la légère en découvrant les résultats d'un test, d'autres facteurs peuvent venir entacher cette pratique. En réalisant un test génétique, toutes les données liées à une personne sont transmises à un laboratoire. Les résultats peuvent être mal interprétés selon la fiabilité du diagnostic.

De plus, ces données sont également des informations sensibles protégées par la loi, mais qui valent très cher. En cas de piratage ou de vente de données, comme lorsque la société 23andMe a vendu au laboratoire GlaxoSmithkline les données de 5 millions de ses clients pour 300 millions de dollars en 2019, les informations relatives à la vie privée peuvent être menacées. 

 

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