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Débat Gabriel Attal-Jordan Bardella : quels sont les atouts et faiblesses des deux politiques ?

Le match entre Gabriel Attal et Jordan Bardella risque d'être serré. [©Geoffroy VAN DER HASSELT/Julien DE ROSA/AFP]

Le Premier ministre Gabriel Attal va débattre ce jeudi 23 mai contre le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Une rencontre attendue au cours de laquelle chacun d'entre eux va tenter de mettre en avant ses atouts pour l'emporter.

Malgré sa réticence première, Gabriel Attal a accepté de débattre contre Jordan Bardella. À l'occasion de cette rencontre entre les deux étoiles montantes de la politique, qui a lieu ce jeudi 23 mai sur France 2, CNEWS a demandé au politologue Philippe Moreau-Chevrolet quels étaient les atouts et les faiblesses des deux hommes. 

Éloigner le PS du devant de la scène

S'ils sont tous deux très populaires et veulent remporter ce débat, chacun a des raisons bien particulières d'y participer.

Le Premier ministre, ne souhaitait pas à l'origine s'engager personnellement dans le «naufrage» européen de la majorité mené par Valérie Hayer. Cependant, face à l'urgence de la situation, Gabriel Attal s'est trouvé obligé de monter au créneau pour freiner la montée du Parti socialiste. 

En effet, si le Rassemblement national caracole en première place dans le dernier sondage OpinionWay pour CNEWS, avec 31% des intentions de vote, une lutte acharnée se joue pour la seconde place. À tout juste deux points d'écart, le Parti socialiste (14%) tente de doubler la liste de la majorité présidentielle (16%). 

«La grande raison d’être de ce débat pour les macronistes, c’est que Raphaël Glucksmann n’est pas en plateau. Leur crainte numéro une, c’est qu’il y ait un croisement des courbes entre le PS et la majorité. Si Raphaël Glucksmann passe devant Valérie Hayer, il tue la majorité», a estimé Philippe Moreau-Chevrolet,

«Il faut impérativement mettre en scène un combat RN-Renaissance pour pouvoir éclipser Raphaël Glucksmann pendant plusieurs jours», a-t-il ajouté. 

De son côté, «Jordan Bardella, doit absolument préserver sa dynamique et son ascension et donc prendre le moins de risque possible pour rester crédible et arriver à rester éloigner des sujets de fonds et cultiver une bonne image», a précisé le politologue. 

«Le premier de la classe» affronte «le beau gosse»

Avec leurs allures de jeunes premiers, Gabriel Attal et Jordan Bardella représentent la future génération des politiques français et en débat, chacun a un style bien à lui. 

Ainsi, Philippe Moreau-Chevrolet a filé la métaphore, comparant Gabriel Attal au «premier de la classe» et Jordan Bardella au «beau gosse» qui joue de ses charmes. 

Le premier a «un côté je-sais-tout et connait tous ses dossiers et tous ses chiffres», ce qui est pour lui un atout indéniable face à Jordan Bardella, moins à l'aise avec ces derniers, «ce qui est vrai un défaut en débat», a estimé le politologue. 

Au contraire, Jordan Bardella «a une supériorité en termes de séduction parce que Gabriel Attal est un héritier alors que lui vient d'un milieu populaire. On va quelque part trouver Jordan Bardella plus sympathique et s'identifier plus facilement à lui». 

Pour pallier ces défauts, le leader du RN devra se rendre «plus omniscient sur les sujets» et le Premier ministre, de son côté, devra «éviter les écueils de la communication macroniste, qui peut donner un côté méprisant.»

«Il vaut mieux avoir le problème de Jordan Bardella à long terme», a précisé le politologue, car ce dernier se travaille avec plus de facilité. 

Gabriel Attal doit porter deux autres difficultés de plus. La première, le bilan d'Emmanuel Macron dont il est le Premier ministre et qui a entamé sa septième année de mandat.

La seconde, son statut, puisque contrairement à Jordan Bardella, il n'est pas tête de liste aux élections européennes de juin prochain et s'engage dans une campagne qui est «d'ores et déjà un échec annoncé» pour la majorité. 

Jordan Bardella peut pour sa part «se laisser porter par la vague de popularité du Rassemblement national».

Vers un match nul ? 

Sauf effondrement de l'un des deux participants, Philippe Moreau-Chevrolet a tablé sur «un match nul» à l'issue de ce débat, cependant, «chaque camp est toujours persuadé d'avoir gagné», a-t-il ironisé. 

Pour savoir de façon plus claire et précise qui a emporté un débat, Philippe Moreau-Chevrolet a rappelé qu'il fallait observer les sondages sur le sujet plusieurs jours après pour éviter d'avoir des résultats teintés d'émotion. 

Si un match nul reste «à ce stade une bonne opération pour la majorité, si Attal est nettement dominé ou fait une erreur, ce qui est peu probable, ce sera pour le coup plus problématique pour la suite de la campagne», a conclu le politologue. 

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