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Le revival des clubs mythiques parisiens

Le Virgo s'est installé dans l'ancien club l'Enfer près de la tour Montparnasse[A.Gendrot]

Depuis un peu plus d'un an, les grandes discothèques qui ont fait l'histoire de la nuit parisienne rouvrent leurs portes après des années de fermeture.

Ils étaient les lieux phares des nuits parisiennes. Des clubs mythiques, où le gratin se retrouvait pour prolonger la fête jusqu’à l’aurore. Sous ses lumières électriques, célébrités et anonymes dansaient à en perdre la tête sur des rythmes de musiques avant-­gardistes. Après des années de traversée du désert, ces clubs s’offrent une renaissance depuis près d’un an. Une nouvelle programmation musicale pointue et une déco flambant neuve, mais l’objectif reste toujours le même : faire vivre la fête et la nuit parisienne. •

Le plus sulfureux: Les Bains

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(crédits: D.Ramos pour Direct Matin)

Joy Division, Andy Warhol, Jean Paul Gaultier… ils sont tous passés par les Bains, institution de la nuit parisienne des années 1980. Le champagne y coulait à flots et les lasers illuminaient la piste de danse. La piscine, vestige des Bains Guerbois du XIXe siècle, a accueilli bon nombre de fêtards dans le plus simple appareil. C’est l’un des rares clubs dont les physionomistes ont eu leur heure de gloire : Farida Khelfa et Caroline Loeb, deux barrages hautement filtrant. Après des années de faste, le lieu est passé de mode à partir de 2000. Il a fermé en 2010 pour des raisons de sécurité. Trois ans plus tard, il devient une œuvre expérimentale : soixante artistes français et internationaux s’y sont exprimés directement sur les 3 000 m2 de l’immeuble. Parmi eux : Space Invader, Futura, C215 ou Sten Lex. Un événement annonciateur d’une renaissance. En mars dernier, les Bains ont rouvert leurs portes avec une déco très soignée. Désormais, il s’agit d’un endroit hybride ouvert 24h/24, entre maison particulière, hôtel et club. Mais, comme un fil rouge de son histoire sulfureuse, la piscine est toujours là.

Les Bains, 7, rue du Bourg-l’Abbé (3e).

Le plus royal: Le Queen

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(Crédit: Miguel Medina/Afp)

Situé sur les Champs-Elysées, il fut le temple des nuits gays branchées. Créé en 1992, le Queen était également, durant son âge d’or, le lieu qui vit défiler les meilleurs DJ de la planète. Ses soirées Respect is burning ont d’ailleurs contribué à l’essor de la French touch. Victime de son succès, le club a commencé à somnoler au début des années 2000. Un loyer trop cher a poussé son directeur à déménager pour faire peau neuve et tenter de retrouver son lustre. En septembre dernier, il a rouvert ses portes à quelques dizaines de mètres, mais sur le trottoir d’en face, au numéro 79. Il accueille désormais jusqu’à 1 000 personnes dans un espace de 1 200 m2. La décoration, un peu plus sage, a conservé du clinquant, afin que les habitués de la première heure ne perdent pas leurs repères. Le club a l’ambition d’accueillir des grands noms : Kavinsky et Bob Sinclar se sont déjà prêtés au jeu.

Le Queen, 79, avenue des Champs-Elysées (8e).

Le plus house: Le Virgo

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(Crédit: Jacob Khrist)

Longtemps, l’Enfer a sévi au pied de la tour Montparnasse, rue du Départ. Ce lieu incontournable des nuits parisiennes était couru pour ses afters. Il a ensuite eu plusieurs identités.Au début des années 2000, la partie dansante a été reprise par le couple mythique David et Cathy Guetta sous le nom de Redlight. La boîte devient alors un repaire house qui voit passer des DJ émergents comme Martin Solveig.  L’autre partie est consacrée à un restaurant cabaret brésilien, qui a encore pignon sur rue. Mais depuis quelques semaines, c’est une nouvelle ère qui commence avec l’ouverture du Virgo, issu de l’alliance entre deux acteurs du monde de l’électro : la Rafinerie et Sonotown. Ils ont travaillé pour rendre à cette adresse mythique une nouvelle jeunesse. Il faut dire que la boîte a du potentiel, jusqu’à 1 700 clubbers peuvent prendre place sur ses dancefloors, dans deux salles gigantesques. Pour l’instant, le club est éphémère et n’ouvre que les vendredis. La programmation se veut ouverte et innovante sur le créneau house-techno. Le club proposera des sets de stars internationales et des live.

Virgo, tous les vendredis soirs,34, rue du Départ (15e).

Le plus VIP: L’Arc

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(Crédit : Arc Paris)

Avec sa vue imprenable sur la place de l’Etoile, L’Arc est la boîte de nuit la plus prisée de Paris. Anciennement dirigée par le baron des nuits parisiennes Tony Gomez et le producteur Gérard Louvin, elle est aujourd’hui entre les mains de Benjamin Patou. Victime d’un incendie en 2013, le club a rouvert ses portes il y a près d’un an avec un décor flambant neuf… signé Lenny Kravitz. Le chanteur est à la tête d’un studio de déco à New York. Il a imaginé un décor 100 % psychédélique. Bar et tables en marbre blanc, piste de danse en marbre noir, tissu «peau de serpent» aux murs… Et comme Lenny Kravitz habite plusieurs mois par an dans son hôtel particulier parisien, il n’est pas rare de le croiser dans le club. Les stars ont d’ailleurs bien comprisque L’Arc est l’endroit où il faut être vu : Olga Kurylenko, Mick Jagger (photo), Tony Parker… Lors de la Fashion Week, c’est la chanteuse Rihanna qui a déclenché une quasi-émeute en se rendant au club.

L’Arc, 12, rue de Presbourg (16e).

Le plus select: Castel

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(Crédit: Louis Teran)

L’établissement avait ouvert ses portes à Saint-Germain-des-Prés en 1962. Cet hôtel particulier était alors devenu une véritable Mecque pour les oiseaux de nuit parisiens. Mais pour y pénétrer, il fallait montrer patte blanche. Le club de la rue Princesse ne laissait entrer que ceux qui possédaient une carte de membre. Françoise Sagan, Brigitte Bardot ou encore Serge Gainsbourg y avaient leurs habitudes. Après une traverséedu désert de plus de quinze ans, Castel a changé de propriétaire et rouvert ses portes rouges en janvier dernier. Une quinzaine d’entrepreneurs, nostalgiques du lieu, parmi lesquels Charles Beigbeder, Thierry Costes et Arthur Benzaquen,se sont associés pour lui rendre son âme.Outre une décoration entièrement repensée, l’établissement a retrouvé son critère premier :son exclusivité. Il faut être sponsorisé par deux VIP et dépenser 500 euros annuels pour accéder à l’antre de la fête. Les heureux membres peuvent alors danser au sous-sol, dîner dans le «Restaurant» tapissé d’œuvres d’art,se détendre dans le «Foyer». Ils y côtoieront Chiara Mastroianni, Cathy Guetta, Romain Gavras ou d’autres célébrités qui ont leur nom sur des bouteilles, suivant la vieille tradition du lieu.

Castel, 15, rue Princesse (6e).

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