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Birmanie : le bilan des violences communautaires monte à 40 morts

Maisons incendiées le 21 mars 2013 à Meiktila [Soe Than Win / AFP/Archives] Maisons incendiées le 21 mars 2013 à Meiktila [Soe Than Win / AFP/Archives]

Les violences entre bouddhistes et musulmans qui ont eu lieu la semaine dernière à Meiktila, dans le centre de la Birmanie, ont fait 40 morts, a indiqué mardi la presse officielle.

"Huit corps ont été retrouvés dans les débris (...), le bilan officiel est monté à 40 morts le 24 mars au soir", a précisé le quotidien New Light of Myanmar. Le précédent bilan officiel faisait état de 32 morts.

Une simple querelle mercredi entre un vendeur musulman et des clients à Meiktila, à environ 130 km de la capitale Naypyidaw, a dégénéré, conduisant à la destruction par le feu de quartiers entiers et de mosquées, tandis que des corps calcinés gisaient dans les rues.

Pendant trois jours, des groupes d'émeutiers, dont des moines bouddhistes, ont transformé Meiktila en coupe-gorge, avant que la ville ne soit placée sous état d'urgence et que l'armée n'en reprenne le contrôle samedi. Selon l'ONU, citant des estimations du gouvernement, plus de 12.000 personnes ont été déplacées par ces événements.

La situation était calme ces derniers jours à Meiktila, mais les violences se sont étendues à d'autres localités de la région ce week-end, sans qu'aucune victime ne soit rapportée. Des dizaines de personnes ont été arrêtées pour leur participation supposée à ces émeutes qui témoignent d'une tension très préoccupante entre les communautés bouddhiste et musulmane .

En 2012, des affrontements entre bouddhistes de la minorité ethnique rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas avaient déjà fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés dans l'ouest du pays.

Dans un pays où la majorité bamar considère le bouddhisme comme une partie intégrante de l'identité nationale, les analystes ont évoqué une véritable fracture religieuse qui pose un défi majeur au régime réformateur, au pouvoir depuis la dissolution de la junte il y a deux ans.

Lundi soir, le gouvernement a d'ailleurs promis de tout faire pour ramener l'ordre, mettant en garde contre l'"extrémisme religieux". "Aujourd'hui, alors que le gouvernement essaye d'avancer sur les réformes démocratiques et le développement, la population doit se garder de (...) tout extrémisme religieux", avait-il indiqué dans un communiqué lu à la télévision. Le représentant spécial des Nations Unies pour la Birmanie Vijay Nambiar a appelé les autorités à "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher que les violences communautaires ne s'étendent dans le pays", selon un communiqué diffusé mardi à l'issue d'une visite de cinq jours.

L'inquiétude d'une propagation des violences à Rangoun est apparue ces derniers jours, alors que le gouvernement régional a ordonné lundi la fermeture des restaurants et des magasins vendant de l'alcool à 21H00.

Mais l'ancienne capitale restait calme, a martelé New Light of Myanmar, dénonçant la tentative de certaines personnes non identifiées de "déstabiliser la paix et la tranquillité à Rangoun" de propager des "rumeurs".

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