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L'Azerbaïdjan élit son président

Un homme regarde les affiches électorales des candidats à la présidentielle azerbaïdjanaise, le 7 octobre 2013 à Bakou [Tofik Babayev / AFP/Archives] Un homme regarde les affiches électorales des candidats à la présidentielle azerbaïdjanaise, le 7 octobre 2013 à Bakou [Tofik Babayev / AFP/Archives]

L'Azerbaïdjan élit mercredi son président dans un scrutin sous contrôle où le chef de l'Etat sortant Ilham Aliev, qui a déjà effectué deux mandats après avoir succédé à son père en 2003, est donné grand favori.

Plus de 58% des 5 millions d'électeurs du pays avaient voté à 10H00 GMT, à quatre heures de la fermeture des bureaux de vote prévue à 14H00 GMT, selon la Commission électorale centrale.

"Nous ne pouvons qu'être satisfaits de ce taux élevé de participation", s'est félicité le chef de la Commission électorale centrale, Mazahir Panakhov.

Ilham Aliev a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne d'un bureau de vote à Bakou, la capitale, accompagné de son épouse Mehriban et de leurs deux filles, sans faire de déclaration à la presse.

Dix candidats, parmi lesquels M. Aliev, sont en lice pour la présidence de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud riche en hydrocarbures.

Les opposants ont fait état de nombreuses irrégularités mercredi, affirmant que les mêmes électeurs votaient plusieurs fois dans différents bureaux de vote et que des observateurs s'étaient vu interdire de surveiller le scrutin.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le 13 août 2013 à Bakou [Mikhail Klimentyev / Ria Novosti/AFP/Archives]
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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le 13 août 2013 à Bakou
 

Le chef de la commission électorale a évoqué quelques actes de "provocation" perpétrés par des militants de l'opposition afin d'empêcher le scrutin.

Ilham Aliev pratiquement assuré de l'emporter

Le président sortant Ilham Aliev, 51 ans, est pratiquement assuré de remporter la présidentielle, les derniers sondages lui accordant plus de 80% d'intentions de vote, loin devant les neuf autres candidats.

M. Aliev, qui a succédé à son père en 2003 et a été réélu en 2008 pour un deuxième quinquennat, avant d'obtenir par référendum en 2009 la levée de la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels consécutifs, n'a guère fait campagne.

Ses partisans affirment que ses résultats économiques parlent pour lui.

Grâce aux milliards de dollars de la manne pétrolière, le niveau de vie dans ce pays d'un peu moins de 10 millions d'habitants a cru régulièrement ces dernières années, alors que l'Azerbaïdjan devenait un fournisseur d'hydrocarbures de plus en plus important pour l'Europe.

Avant M. Aliev, son père Heydar Aliev, ancien du KGB (Sécurité d'Etat du temps de l'URSS) et membre du Politburo du Parti communiste de l'Union soviétique, avait dirigé l'Azerbaïdjan presque sans interruption de 1969 à 2003.

Près de 52.000 observateurs locaux et internationaux surveillent le déroulement de l'élection.

"Bien sûr, je vais voter pour notre président actuel Ilham Aliev", a déclaré Rizvan Samedov, 25 ans, directeur de marketing. "Sous sa direction, le pays s'est vraiment développé".

Samaya Alekperova, enseignante, votera pour le candidat commun de l'opposition. "J'ai perdu confiance dans les autorités actuelles", dit-elle.

L'opposition dénonce une campagne de répression

Les opposants ont dénoncé une campagne de répression à l'approche du scrutin, avec nombre d'arrestations et des lois adoptées pour bâillonner toute critique jusque sur l'internet.

Amnesty International a dénoncé une "spirale de répression" à la veille de la présidentielle, qui a ciblé "ONG, médias, groupes critiques et pro-démocratie ainsi que partis d'opposition".

Habituellement divisée, l'opposition, dont la plus grande partie avait boycotté l'élection de 2008, a réussi en mai à s'entendre pour soutenir un candidat commun.

Le scénariste azerbaïdjano-russe Rustam Ibragimbekov a d'abord été pressenti avant d'être refusé par la commission électorale en raison de sa double nationalité. L'opposition s'est alors reportée sur l'historien et ancien député Jamil Hasanli.

Lors de brèves apparitions dans des débats, M. Hasanli, 61 ans, a accusé Ilham Aliev d'avoir laissé fleurir la corruption, et a estimé que seule la fraude pouvait lui apporter la victoire.

"Si les élections étaient libres, démocratiques et honnêtes, je les remporterais, je n'en ai aucun doute", a affirmé M. Hasanli à l'AFP.

Le gouvernement a balayé les accusations de l'opposition et, malgré la présence d'observateurs européens, la critique du scrutin risque d'être peu relayée en raison de l'importance stratégique des hydrocarbures de l'Azerbaïdjan pour les Occidentaux.

 
 

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