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Poutine salue le "patriotisme" russe, en pleine crise sur l'Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre Dmitri Medvedev lors de la parade militaire pour la Fête de la Victoire, le 9 mai 1945 à Moscou [Mikhail Klimentyev / Ria-Novosti/AFP] Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre Dmitri Medvedev lors de la parade militaire pour la Fête de la Victoire, le 9 mai 1945 à Moscou [Mikhail Klimentyev / Ria-Novosti/AFP]

Le président Vladimir Poutine a salué vendredi la "force du patriotisme" en Russie lors de la parade militaire à Moscou commémorant la victoire de 1945 sur le régime nazi, qui se veut une démonstration de la puissance russe en pleine crise avec les Occidentaux sur l'Ukraine.

 

Après la revue des troupes par le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, au son de la fanfare militaire, le maître du Kremlin a pris la parole sur la place Rouge devant les soldats et des vétérans de la Seconde guerre mondiale.

- 'Défendre ses intérêts' -

Le 9 mai "est une fête où triomphe la force toute-puissante du patriotisme, pendant laquelle nous sentons d'une manière particulière ce que signifie être fidèle à la Patrie, et combien il est important de défendre ses intérêts", a-t-il dit.

"La volonté de fer du peuple soviétique, son courage et sa fermeté ont sauvé l'Europe de l'esclavage", a-t-il poursuivi. "C'est notre pays qui a traqué les fascistes jusque dans leur tanière, a obtenu leur défaite complète et définitive, a vaincu au prix de millions de victimes et de terribles épreuves".

Char soviétique près du bâtiment des services de sécurité de Lougansk, occupé par des militants pro-russes dans l'est de l'Ukraine, le 8 mai 2014 [Alex Inoy / AFP]
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Char soviétique près du bâtiment des services de sécurité de Lougansk, occupé par des militants pro-russes dans l'est de l'Ukraine, le 8 mai 2014

Chaque année, la Russie célèbre la victoire des Alliés dans la Seconde guerre mondiale le 9 mai - la capitulation ayant été signée tard le soir du 8 mai à Berlin, soit le 9 mai heure de Moscou.

Mais cet événement, par lequel Moscou fait montre de sa puissance militaire restaurée avec lance-missiles, chars d'assaut et bombardiers lourds, revêt une importance encore plus cruciale cette année pour le Kremlin, qui s'oppose aux Occidentaux sur l'Ukraine.

Le rattachement en mars de la Crimée à la Russie, survenu après l'arrivée au pouvoir d'autorités pro-européennes à Kiev, est à l'origine de la pire crise entre Russes et Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide, qui n'a depuis cessé de dégénérer avec l'extension de violents troubles dans l'est de l'Ukraine, faisant craindre un risque de glissade vers la guerre civile.

D'après des médias russes, M. Poutine pourrait se rendre pour la première fois dans la péninsule après avoir assisté au défilé à Moscou. Une parade a aussi débuté à 10H00 (06H00 GMT) à Sébastopol, port où est basé la Flotte russe de la mer Noire, mais une autre, de la marine cette fois, est prévue à partir de 16H00 (10H00 GMT).

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et la chancelière Angela Merkel ont mis en garde le président russe contre cette visite.

Manifestants portant des tee-shirts insultants pour le président russe Vladimir Poutine, devant l'ambassade de Russie à Kiev, le 8 mai 2014 [Yuriy Kirnichny / AFP]
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Manifestants portant des tee-shirts insultants pour le président russe Vladimir Poutine, devant l'ambassade de Russie à Kiev, le 8 mai 2014

En Ukraine, qui marque aussi traditionnellement la victoire sur l'Allemagne nazie, les célébrations se veulent beaucoup plus discrètes. Aucun défilé n'est prévu à Kiev, les autorités craignant des provocations de la part des partisans pro-russes.

Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a déclaré craindre que l'appel de M. Poutine aux insurgés pro-russes de l'Est de l'Ukraine à reporter leur référendum prévu dimanche sur une "déclaration d'indépendance" de la république autoproclamée de Donetsk ne soit qu'un prélude à des "provocations" et indiqué avoir demandé de renforcer les mesures de sécurité pour le 9 mai.

Vendredi matin, un incident jugé suspect s'est produit à proximité de la tour de télévision de Kiev, ont indiqué les autorités ukrainiennes. Des câbles ont pris feu, privant la tour de courant électrique.

M. Poutine avait surpris mercredi en semblant adopter un ton plus conciliant que de coutume à l'égard de Kiev. Il avait proposé un scénario de "dialogue" prévoyant l'arrêt de l'opération militaire en cours dans le Sud-Est en échange d'un report du "référendum", mais les séparatistes ont décidé jeudi de maintenir cette consultation.

Les autorités de Kiev ont, quant à elles, déjà fait savoir qu'elles ne reconnaissaient pas la légitimité de ce projet de "référendum terroriste".

- Poursuite de l'opération -

Le gouvernement ukrainien a de son côté répété jeudi qu'il n'avait nullement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est, alors qu'il est engagé depuis le 2 mai dans une opération militaire dans cette zone, qui s'est déjà soldée par des dizaines de morts.

Des acteurs rejouent la victoire de l'Armée rouge sur les nazis durant la bataille de Sapun Gora en Crimée, à Sébastopol, le 4 mai 1945 [Yuri Lashov / AFP/Archives]
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Des acteurs rejouent la victoire de l'Armée rouge sur les nazis durant la bataille de Sapun Gora en Crimée, à Sébastopol, le 4 mai 1945

A Slaviansk, fief des rebelles pro-russes, des tirs et des détonations ont été entendus dans la nuit.

Selon Interfax, une quarantaine d'hommes armés ont tenté jeudi soir de prendre d'assaut un poste-frontière dans la région de Lougansk en lançant des cocktails molotov, mais ont battu en retraite après que des garde-frontières ont ouvert le feu.

Référendum ou non, la tension va demeurer vive en Ukraine à l'approche du scrutin présidentiel du 25 mai, qui doit permettre l'élection du successeur de Viktor Ianoukovitch.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé jeudi qu'il se rendrait lundi à Kiev pour manifester le soutien de l'UE à l'Ukraine avant l'élection.

Les Occidentaux, qui jugent crucial que le scrutin se déroule correctement, accusent la Russie de tout faire pour déstabiliser l'Ukraine et empêcher sa tenue.

Les Occidentaux se sont par ailleurs déclarés sceptiques quant au retrait annoncé par M. Poutine des dizaines de milliers de soldats russes déployés ces dernières semaines le long de la frontière avec l'Ukraine.

L'Otan a déclaré n'avoir noté "aucun signe" d'un tel retrait.

Qui plus est, la Russie a annoncé jeudi avoir mené des manoeuvres militaires et procédé à des essais de missiles balistiques.

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