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L'ONU appelle à empêcher les insurgés pro-russes de "déchirer" l'Ukraine

Des insurgés armés pro-russes le 15 mai 2014 entre Donetsk et Mariopol [Alexander Khudoteply  / AFP] Des insurgés armés pro-russes le 15 mai 2014 entre Donetsk et Mariopol [Alexander Khudoteply / AFP]

L'ONU a appelé vendredi les acteurs de la crise ukrainienne à tout faire pour empêcher les insurgés pro-russes de "déchirer" l'Ukraine, dans un rapport sur la dégradation "alarmante" de la situation des droits de l'Homme dans l'Est qui a déclenché les critiques de Moscou.

Meurtres, tortures, enlèvement et intimidation visant des hommes politiques locaux et journalistes: le rapport de l'ONU présenté à Kiev dresse un tableau noir de la "détérioration" de la situation des droits de l'Homme dans l'Est contrôlée en grande partie par des séparatistes. Ceux-ci ont proclamé la "souveraineté" des régions industrielles de Donetsk et Lougansk à l'issue d'un référendum dimanche jugé "illégal" par la communauté internationale.

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme Navi Pillay a appelé les personnes disposant d’une influence sur les groupes armés dans l'est "à faire tout leur possible pour freiner ces hommes qui semblent déterminés à déchirer le pays" dans une claire allusion à la Russie.

Manifestation pro-ukrainienne de Tatars de Crimée devant le Parlement à Simféropol, le 26 février 2014 [Vasiliy Batanov / AFP/Archives]
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Manifestation pro-ukrainienne de Tatars de Crimée devant le Parlement à Simféropol, le 26 février 2014

Parallèlement, l'ONU a critiqué la politique de "harcèlement" et la "persécution" dont sont victimes les Tatars, minorité musulmane de la Crimée, depuis le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.

Ces derniers commémorent dimanche les 70 ans de leur déportation par Staline mais les autorités de Crimée, qui interdisent à leur leader historique Moustafa Djemilev de rentrer en Crimée, ont décrété l'interdiction de tout rassemblement.

Le rapport de l'ONU a été immédiatement fustigé par Moscou qui a accusé ses auteurs de remplir "une commande politique pour +blanchir+ les autorités autoproclamées de Kiev".

A neuf jours de la présidentielle, les ministres polonais et suédois des Affaires étrangères, principaux lobbyistes de l'Ukraine au sein de l'Union européenne, sont venus apporter leur soutien au gouvernement.

Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski reçu par son homologue ukrainien Radoslaw Sikorski, le 16 mai 2014 à Kiev [Sergei Supinsky / AFP]
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Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski reçu par son homologue ukrainien Radoslaw Sikorski, le 16 mai 2014 à Kiev

La Russie qui conteste la légitimité des autorités ukrainiennes provisoires issues de la contestation pro-européenne "doit oeuvrer pour que l'élection se passe de manière la plus légitime possible", a martelé le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski au cours d'une conférence de presse.

Son homologue suédois Carl Bildt doit rencontrer le président par intérim Olexandre Tourtchinov après avoir visité la veille la région de Kherson (sud).

Leurs visites interviennent au lendemain des menaces d'un responsable du Département d'Etat américain de "faire saigner" l'économie russe, déjà mal en point, à coups de nouvelles sanctions si la Russie cherchait à empêcher la tenue du scrutin présidentiel.

Dans ce contexte de tensions accrues, un navire de reconnaissance français est entré jeudi dans la mer Noire, renforçant la présence internationale dans la région.

Sur le terrain, les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes armés se multiplient dans l'Est près d'un mois après le lancement d'une opération militaire qui visait à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes.

Des insurgés pro-russes déplacent un blindé pour renforcer un barrage routier dans le village de Semyonovka, près de Slaviansk, le 16 mai 23014 [Vasily Maximov / AFP]
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Des insurgés pro-russes déplacent un blindé pour renforcer un barrage routier dans le village de Semyonovka, près de Slaviansk, le 16 mai 23014

"Nous ne devons en aucun cas cesser l'opération antiterroriste", a déclaré le chef des services de sécurité (SBU) Valentin Nalyvaïtchenko sur la chaîne Kanal 5, malgré l'échec pour l'instant de Kiev à reprendre la main dans ces régions russophones proches de la frontière russe.

Près de Slaviansk, bastion des séparatistes, l'armée ukrainienne a installé des postes de contrôle appuyés par des chars, des hélicoptères et des équipements de défense antiaérienne afin d'isoler la ville.

- Pression 'brutale' russe -

La présidentielle du 25 mai, convoquée après la destitution en février de Viktor Ianoukovitch, est jugée "cruciale" par les Occidentaux pour sortir de la crise.

La Russie en a longtemps rejeté le principe avant que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, n'adoucisse le ton, estimant que le scrutin pourrait effectivement aller "dans le bon sens".

Moscou prévoit toutefois des manœuvres aériennes près des frontières ukrainiennes le jour de la présidentielle, dénoncées par Kiev comme "une forme de pression brutale".

Moscou a menacé de couper les approvisionnements vers l'Ukraine dès le 3 juin si celle-ci ne réglait pas à l'avance sa facture pour juin, qui s'établit à 1,66 milliard de dollars, au risque de perturber les livraisons vers l'Union européenne comme lors des "guerres du gaz" de 2006 et 2009.

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