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Donald Trump peut-il gagner ?

Donald Trump est toujours en tête des sondages à quelques jours des primaires républicaines. [Flickr / Gage Skidmore]

Le milliardaire, dont le succès dans les sondages était présenté comme un feu de paille, s’impose comme un candidat plausible à l’investiture. Et au-delà ?

Avant le 16 juin 2015, la campagne ne passionnait pas les foules, aux Etats-Unis comme dans le reste du monde. Puis un certain Donald John Trump Sr. a décidé de se mêler à la quinzaine de candidats aux primaires républicaines pour la présidence américaine. Sept mois plus tard l’homme qui était surtout connu pour ses gratte-ciel new-yorkais et ses émissions de télé-réalité a éclipsé la plupart de ses onze adversaires actuels. Si bien qu’à moins de deux semaines du premier vote, le 1er février dans l’Iowa, l’extravagant milliardaire (121e au classement Forbes) est le mieux placé.

Une personnalité qui détonne

Depuis son entrée en campagne, Donald Trump oscille entre 30 % et 40 % d’intentions de vote dans les sondages. Loin devant ses adversaires. Une popularité nullement entravée par ses déclarations chocs sur l’immigration, les musulmans ou encore sur la torture. «Il base son succès sur la peur ambiante du terrorisme, sur la faiblesse de ses adversaires, mais également sur le fait de ne pas être un homme politique de carrière», estime Olivier Richomme, maître de conférences à l’université Lumière Lyon-2, et auteur de De la diversité en Amérique (éd. Pups).

Ce profil atypique est donc sa plus grande force, mais aussi a faiblesse. Le fonctionnement de la primaire laissant le dernier mot au parti si aucun candidat ne se démarque durant les primaires, son extravagance pourrait en effet l’éliminer au profit de Marco Rubio (11 % des intentions de vote), de Jeb Bush (5 %), ou de Ted Cruz (18 %), plus rassembleurs. Mais au niveau local, celle-ci peut très bien mobiliser les électeurs en quête de fraîcheur et forcer le parti à reconnaître sa victoire. «Nous avons besoin de quelqu’un de nouveau, qui a la puissance et la capacité de faire sauter l’establishment», a résumé l’égérie ultra-conservatrice du Tea Party, Sarah Palin, qui a appelé à voter pour lui mardi.

La Maison Blanche atteignable ?

Si jamais Donald Trump venait à remporter les primaires, un tout autre combat se poserait alors face à lui. Il se retrouverait certainement face à Hillary Clinton (ou Bernie Sanders), et ses provocations auront sans doute plus de mal à dissimuler son absence de programme concret. Surtout, elles peineront à convaincre un électorat plus large. «Au niveau national son discours est trop clivant», assure Olivier Richomme. D’autant que pour l’emporter, les Républicains ne peuvent se passer du vote hispanique. Et il est difficile d’imaginer celui-ci se porter vers un candidat considérant que le Mexique ne fait qu’exporter «de la drogue, des violeurs et des criminels» aux Etats-Unis. 

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