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Air France : des hôtesses de l'air refusent de porter le voile en Iran

Un avion Air France à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle en 2009. (Photo d'illustration)[ERIC PIERMONT / AFP]

Les vols Air France entre Paris et Téhéran doivent reprendre le 17 avril prochain. Mais plusieurs hôtesses de l'air de la compagnie française refusent de porter le voile à leur arrivée sur le sol iranien.

Une note diffusée en interne par Air France précise en effet au personnel féminin qu'il lui faudra obligatoirement «porter un pantalon durant le vol, une veste ample et un foulard recouvrant les cheveux à la sortie de l'avion» pour se rendre jusqu'à l'hôtel en Iran. Le port du voile pour les femmes dans les lieux publics est exigé par la loi iranienne depuis la révolution islamique de 1979. 

A lire aussi : Port du voile en Iran : Air France propose "un dispositif d'exception"

Les vols entre Paris et Téhéran étaient gelés depuis 2008. Ils avaient été suspendus lorsque l'Iran avait été frappée par des sanctions internationales liées à son programme nucléaire. La levée de ces sanctions avait été annoncée lors de l'accord nucléaire conclu le 17 janvier dernier entre Téhéran et les grandes puissances. Trois vols par semaine sont prévus sur la ligne qui relie Paris et Téhéran.

Mais le personnel d'Air France n'entend pas se plier aux exigences qui accompagnent la reprise d'activité. D'après Christophe Pillet, élu du syndicat des personnels naviguants SNPNC, ce dernier reçoit chaque jour des appels d'employées qui ne veulent pas porter le foulard. Les organisations syndicales demandent à Air France de : «respecter la liberté de conscience et la liberté individuelle des hôtesses de l’air».

Les hôtesses critiquent «l'obligation»

Ce refus ne porte en aucun cas de jugement sur le port du voile en Iran. «Ce n'est pas notre rôle», a indiqué à FranceTVinfo François Redolfi, secrétaire adjoint du syndicat UNSA-PNC. Les employées d'Air France dénoncent en revanche l'aspect obligatoire de cette mesure.

Sur Twitter, des voix s'élèvent aussi pour soutenir les hôtesses réticentes. 

Bras de fer entre la compagnie et ses employées 

Le 1er avril dernier, les organisations syndicales ont demandé à l'administration la mise en place d'un «volontariat» pour la liaison Paris-Téhéran, c'est-à-dire la possibilité pour les hôtesses de refuser le vol, sans retenue de salaire, sans mention dans leur dossier professionnel ni conséquence sur leur planning. Un courrier a été transmis par un syndicat à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol.

De son côté, Air France, après avoir précisé que la disposition n'était pas nouvelle, a annoncé lundi 4 avril qu'elle allait instaurer "un dispositif d'exception" pour remplacer les hôtesses et femmes pilotes qui ne voudront pas effectuer la liaison Paris-Téhéran afin de ne pas être obligées de porter le voile à la descente de l'avion. La compagnie aérienne avait auparavant pourtant indiqué que la disposition était déjà été appliquée lorsque la liaison Paris-Téhéran était active, ainsi qu' en Arabie Saoudite. La compagnie avait aussi expliqué que ses équipages sont tenus «comme tous les visiteurs étrangers, de respecter les lois des pays dans lesquels ils se rendent». Elle dit vouloir trouver un compromis. 

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