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Pour la justice américaine, un GIF peut être considéré comme une arme mortelle

C'est un message piégé envoyé via Twitter qui a tout déclenché... [LEON NEAL / AFP]

Le GIF de la mort ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, un tribunal du Texas (Etats-Unis) a considéré, ce lundi 20 mars, qu'un GIF, une de ces petites images animées qui innondent Internet, pouvait être considéré comme une arme mortelle.

Une décision qui s'explique par le fait qu'un journaliste a fait une crise d'épilepsie devant l'une d'elles. Elle lui avait été envoyée par une personne mal intentionnée. 

Les faits remontent à décembre 2016. Les Etats-Unis sont alors en pleine élection présidentielle et la campagne bat son plein entre Hillary Clinton, la démocrate et Donald Trump le Républicain. 

Pendant un débat organisé par Fox News, le journaliste Kurt Eichenwald, connu pour ses positions anti-Trump, échange avec un journaliste de la chaîne d'informations avec des opinions diamétralement opposées et donc clairement en faveur de Trump.

Si, en plateau, le ton monte entre les deux hommes, joutes verbales et autres réactions s'enchaînent également entre les deux camps sur les réseaux sociaux. 

«Tu mérites une crise d’épilepsie»

Suite à cet échange, Kurt Eichenwald, qui n'a jamais non plus caché souffrir d'épilepsie photosensible, une maladie du système nerveux qui peut déclencher des convulsions à la vue de lumières clignotantes et scintillantes, reçoit le fameux GIF en question. Une image stroboscopique accompagnée de la phrase : «Tu mérites une crise d’épilepsie à cause de tes posts». 

Un guet-apens virtuel émanant d'un certain John Rayne Rivello. Cet homme de 29 ans se faisait appeler sur le Web «Ari Goldstein». Interpellé le 17 mars dernier, il utilisait un pseudonyme clairement antisémite : «@jew_goldstein», compte suspendu depuis.

Selon Kurt Eichenwald, le GIF aurait provoqué chez lui une crise de huit minutes. C'est finalement sa femme qui le trouvera «incohérent» et qui le sauvera. Elle photographiera aussi le tweet en question, qui sera versé au dossier. Selon l'avocat du journaliste, ce dernier a même gardé des séquelles physiques pendant plusieurs semaines. 

L'avocat a comparé l'envoi de ce GIF à l'envoi d'une bombe par la Poste ou à de l'anthrax dans une enveloppe. Un argument recevable pour le tribunal qui a donc clairement désigné le GIF  comme une arme mortelle.

Une première dans l'histoire juridique des Etats-Unis. John Rayne Rivello risque maintenant jusqu'à dix ans de prison, même si son avocat compte miser sur la liberté d'expression, laquelle constitue d'ailleurs le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis.

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