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De nombreuses femmes seraient autistes sans le savoir

Certains spécialistes de santé interprèteraient les difficultés des jeunes filles par une simple timidité. [Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP]

D’après une récente étude britannique, l'autisme serait sous-diagnostiqué chez les femmes, si bien que beaucoup pourraient en souffrir sans le savoir. 

A en croire les statistiques, l’autisme semble en effet être un trouble du développement qui touche principalement les hommes. Les chiffres montrent ainsi que sur quatre cas, trois concerneraient des hommes, et pour les formes lourdes d’autisme, le ratio atteint 80% de patients masculins.  

Forts de ce constat, des scientifiques de l’University College de Londres ont cherché à découvrir les raisons d’une inégalité si importante. Et selon ces trois chercheurs, elle s’expliquerait tout simplement par un manque de diagnostic de ce trouble chez les femmes.

Ils avancent notamment qu'elles auraient plus de facilités à «faire semblant d’être normales», si bien que les médecins auraient tendance à ne pas constater les signes du trouble autistique. «Trop souvent, les professionnels interprètent à tort les difficultés considérables que connaissent ces filles comme une simple "timidité"», expliquent les scientifiques dans un rapport.

Une capacité accrue à «camoufler les difficultés»

L’Association Francophone de Femmes Autistes (AFFA) partage cette hypothèse, soutenant que les femmes seraient plus aptes à «camoufler leurs difficultés» et passent ainsi entre les mailles du diagnostic.

«L’autisme féminin et masculin ne s’expriment pas de la même manière», a expliqué Marie Rabatel, présidente de l’AFFA et elle-même atteinte du syndrome d'Asperger, à L’Obs. «Cela vient d’abord de notre éducation : les petits garçons vont pouvoir courir, faire du bruit quand les petites filles, elles, vont devoir se tenir sagement».

Selon elle, les centres d’intérêt, qui deviennent obsessionnels chez les autistes, passeraient également inaperçus : «qu’une fille s’intéresse aux animaux ou à la psychologie ne va pas surprendre. Ce sont des activités culturellement plus valorisées par la société pour elles. A l’inverse, un garçon passionné par l’informatique ou l’astronomie peut paraître comme "bizarre"», a-t-elle soutenu, toujours à L’Obs.

Mais ce manque de diagnostic et l’obsession de paraître normale ne seraient pas sans conséquences, d’après l’association. A force, les femmes qui souffrent d’autisme, mais qui n'ont jamais été diagnostiquées, risquent de connaître des troubles de l’identité pouvant conduire à la dépression. 

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