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Ingvar Kamprad, le fondateur d'IKEA, est mort à 91 ans

Il a succombé à une courte maladie. [FABRICE COFFRINI / AFP]

La célèbre enseigne IKEA a annoncé le décès de son fondateur Ingvar Kamprad, mort samedi 27 janvier à 91 ans «après une courte maladie».

L'homme qui se cachait derrière cette chaîne de magasins de meubles et de décoration interieure faisait preuve d'une grande discrétion, malgré le succès fulgurant qui l'a propulsé en 2010 au 11ème rang du classement Forbes des hommes les plus riches de la planète. En 2017, sa fortune était estimée à 37,3 milliards d'euros.

Peu de gens savent que IKEA est un acronyme réunissant son nom, Ingvar Kamprad, celui de sa ferme familiale «Elmtaryd», et de son village natal suédois «Agunnaryd». 

Issu d'un milieu défavorisé, l'entrepreneur est né en 1926 dans le Smaland, une région pauvre de Suède. Il se découvre un talent pour le commerce dès l'âge de 17 ans, commençant par vendre des allumettes, des décorations de Noël ou encore des semences avant d'imaginer un projet plus ambitieux. 

La success story du vendeur d'allumettes

En 1947, il se lance dans la vente de meubles, fabriqués par des artisans locaux, et diffuse son premier catalogue quatre ans plus tard. C'est en 1956 qu'un employé, qui a l'idée de démonter les pieds d'une table pour la faire entrer dans le coffre d'une voiture, lui donne les clés de son succès mondial. 

Le premier IKEA a vu le jour en 1958, dans sa région natale. Et dès les années 70, la formule d'Ingvar Kamprad alliant design scandinave et bas prix s'est emparée du monde entier. 

Depuis, les chiffres de la firme suédoise donnent le tournis : elle emploie 150.000 personnes, imprime et diffuse plus de 208 millions de catalogues, et génère environ 30 milliards d'euros de chiffre d'affaire. 

Entre le marché aux puces et l'optimisation fiscale

Malgré cette ascension spectaculaire, l'entrepreneur s'illustrait surtout pour son mode de vie spartiate dans une villa située sur les rives du lac Léman (Suisse). Il se déplaçait au volant d'une vieille Volvo et cumulait les points sur la carte fidélité de son supermarché. «Si vous me regardez, je pense ne rien porter qui n'ait pas été acheté à un marché aux puces», avait-il affirmé lors d'une rare interview accordée à la chaîne suédoise TV4. «Je veux montrer un bon exemple», avait-il ajouté. Il avait également pour habitude de donner une importante somme d'argent chaque année pour des bourses de formation, principalement destinées aux jeunes souhaitant se former dans le milieu du design. 

Malgré cette image, Ingvar Kamprad a mené une stratégie d'optimisation fiscale poussée à l'extrême pour son entreprise, installant une structure opaque répartie dans des paradis fiscaux européens tels que le Luxembourg, la Suisse et le Liechtenstein. Des milliards d'euros avaient ainsi été dissimulés dans la fondation Interogo, dont le fondateur avait tenté de caché l'existence. 

En 1994, quelques éléments de son passé l'avaient mis dans l'embarras : un journal avait en effet révélé les liens du Suédois avec un groupuscule nazi pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Suite à ces révélations, il avait admis dans une lettre qu'il s'agissait là de «la plus grande erreur de sa vie». 

Après plusieurs années en Suisse, Ingvar Kamprad était rentré en Suède, son pays natal qu'il avait quitté pour échapper à sa fiscalité. Il a succombé à une courte maladie à l'âge de 91 ans. Il laisse derrière lui une fille, issue d'un premier mariage, et trois fils, tous impliqués dans le géant IKEA

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