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Le temps passé devant des écrans modifie le cerveau des enfants

Au-delà de sept heures de temps passé devant des écrans de smartphones, de tablettes ou de jeux vidéo, chaque jour, le cerveau des enfants s'en trouve modifié[BERTRAND GUAY / AFP]

Le temps passé devant les écrans pourrait modifier le cerveau des enfants. C'est ce que démontrent les résultats préliminaires d'une vaste étude menée par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH).

Révélé par la chaîne CBS, l'observation de 4.500 enfants âgés de 9 à 10 ans à l'aide d'imagerie par résonance magnétique (IRM) aboutit à un constat préoccupant. Au-delà de sept heures de temps passé devant des écrans de smartphones, de tablettes ou de jeux vidéo, chaque jour, le cerveau des enfants s'en trouve modifié.

Plus précisément, leur cortex - l'écorce cérébrale qui traite les informations envoyées au cerveau par les cinq sens- est aminci de façon prématurée. «Ce qui doit arriver plus tard, arrive plus tôt», a expliqué une responsable de cette étude, le docteur Gaya Dowling, au magazine d'information «60 Minutes» diffusé sur CBS dimanche soir.

«Nous ne savons pas si c'est causé par le temps passé devant les écrans», a nuancé Gaya Dowling. En effet, pour l'heure, seule une corrélation entre le phénomène d'amincissement précoce du cortex et l'utilisation d'écrans plus de sept heures par jour est observée, sans qu'un lien de causalité n'ait été établi. 

Quels effets à long terme ?

Autres éléments à éclaircir : les effets à long terme de l'amincissement du cortex. «Nous ne savons pas encore si c'est une mauvaise chose», a expliqué Gaya Dowling qui précise qu'il faudra suivre les enfants concernés pour le découvrir. 

L'étude fait état d'un autre résultat préoccupant. Les enfants passant deux heures par jour sur écran obtiennent des notes moins élevées à des tests de réflexion et de langage. 

À des âges moins avancés encore, l'utilisation des tablettes et des smartphones pourrait également s'avérer néfaste. «On ne transfère pas des connaissances acquises en deux dimensions au réel en trois dimensions», a précisé le docteur Dimitri Christakis, membre de l'academy américaine de pédiatrie. Les chercheurs conseillent ainsi d'«éviter l'usage des médias ( ) pour les enfants plus jeunes de 18 à 24 mois». Une préconisation qui ne s'applique pas aux appels vidéo.

Pour cette étude, les NIH ont enrôlé 11.000 enfants au total, qui seront suivis pendant plusieurs années pour étudier l'impact des écrans sur leur développement intellectuel et social, et sur leur santé. Les résultats définitifs commenceront à être publiés début 2019.

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