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Elections européennes : à quoi servent les têtes de liste ?

La tête de liste du PCF, Ian Brossat, lors d'un meeting à Marseille le 5 février dernier. La tête de liste du PCF, Ian Brossat, lors d'un meeting à Marseille le 5 février dernier. [CLEMENT MAHOUDEAU / AFP]

La France insoumise, Rassemblement national, Les Républicains... Les partis français désignent tour à tour leur tête de liste pour les élections européennes du 26 mai prochain. Mais quel est précisément leur rôle ?

Le candidat choisi devient mécaniquement numéro un de la liste de son parti, composée de 79 noms, soit le nombre de sièges de députés octroyés à la France au Parlement européen. Pour qu'il soit élu, il faut que sa liste obtienne au moins 5 % des suffrages exprimés. Les sièges sont ensuite attribués dans l’ordre des noms inscrits sur la liste, selon le pourcentage de voix obtenu lors du scrutin.

En dehors de ces considérations techniques, la tête de liste a la lourde tâche de conduire la campagne de son parti, qui démarre officiellement le 13 mai. C'est elle qui représente son mouvement dans les médias notamment. Toute la communication est faite autour de ce candidat. C'est pourquoi les partis recherchent une personnalité forte, capable d'incarner un programme à elle seule.

encourager les citoyens à voter

«La tête de liste est là pour passionner et personnaliser le débat, ils rendent la campagne plus sexy. Ils sont avant tout là pour leur capacité à mobiliser les électeurs dans la campagne franco-française», explique à Libération Olivier Costa, politologue français spécialiste du Parlement européen. Une façon d'attirer les Français dans les bureaux de vote, alors que l'abstention aux européennes en France dépasse les 50 % depuis 1999.

A noter que ce scrutin marque le retour de la circonscription unique en France, en vigueur jusqu'à 2003. C'est-à-dire que les citoyens hexagonaux vont voter pour une liste nationale, menée par une unique tête de liste, et non plus pour des listes régionales, au nombre de huit, qui étaient chacune conduites par une tête de liste différente. Il s'agit de «la seule solution à même de garantir l’intérêt des électeurs pour ce scrutin et la tenue d’un débat national autour des enjeux européens», avait plaidé en mai dernier Jacqueline Gourault, à l'époque ministre auprès du ministre de l’Intérieur.

Pas de cumul possible avec un mandat de parlementaire national

Une fois élue, la tête de liste n'a pas de rôle prédéfini. Même si elle devient en règle générale chef de la délégation française de son mouvement au Parlement européen, «rien n’est automatique ni institutionnalisé», précise à Libération Olivier Costa.

Une chose est sûre en revanche, c'est qu'elle doit démissionner sous 30 jours du mandat national qu'elle détenait avant (député, sénateur, maire...), à l'exception de certaines fonctions locales, comme conseiller municipal, départemental ou régional. En effet, la loi sur le non-cumul des mandats, adoptée en 2014 sous François Hollande, entre en vigueur cette année pour les eurodéputés.

Elle précise notamment que «tout député élu membre du Parlement européen cesse de ce fait même d'exercer son mandat de parlementaire national». Ainsi, en cas d'élection le 26 mai prochain, les députés Jean-Christophe Lagarde (UDI), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jean Lassalle (Résistons !), têtes de liste déclarées de leur parti, ainsi qu'Olivier Faure (PS), devront obligatoirement abandonner l'Assemblée nationale pour l'hémicycle européen.

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