Vestes vertes et ballon noir géant gonflé à l’arrière d’un 4x4, des militants de Greenpeace ont profité de l’ouverture du salon de l’automobile de Francfort ce mardi pour dénoncer la pollution émise par les SUV, omniprésents dans les gammes des constructeurs.
«Une révolution des transports sans les tueurs de climat», pouvait-on lire sur des affiches, qui accompagnaient l’énorme ballon où était inscrit «CO2». «L'industrie automobile n'a toujours pas compris la crise du climat. Au lieu de célébrer ici les SUV (4x4 urbains) gourmands en carburants, les constructeurs doivent en finir avec ces chars d'assaut urbains et arrêter les moteurs à combustion», a indiqué Benjamin Stephan, militant de l'ONG.
Sur CNEWS, sa porte-parole Sarah Fayolle est même allée plus loin, en demandant «d’arrêter de produire ces véhicules». Ils sont «surdimensionnés» par rapport aux besoins des conducteurs, dénonce-t-elle.
+++ Breaking +++ Greenpeace activists protest against climate-damaging petrol cars with a huge monstertruck in front of the international car exhibition! #IAA19 #climateemergency pic.twitter.com/EXzrx8Fxhx
— Greenpeace e.V. (@greenpeace_de) September 10, 2019
Selon Greenpeace, près d'un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2018 provient de l'industrie automobile. «Au total, les 12 constructeurs qui ont été passés au crible pour ce rapport sont responsables de 4,8 gigatonnes d'émissions carbone», a expliqué l’organisation. Elle pointe les cinq plus gros constructeurs (Volkswagen, Renault-Nissan, Toyota, General Motors et Hyundai-Kia) comme étant responsables de 55 % des émissions de la filière. «Nous demandons à cette industrie de changer radicalement, ou d'être responsable devant l'Histoire», déclare l'ONG.
malgré le virage écologique, les SUV ont la cote
L'industrie automobile, sous pression des régulateurs européens, a pourtant engagé un virage vers l’électrique, avec un grand nombre de nouveaux modèles électriques ou hybrides (essence-électrique) visibles à Francfort. Des sommes importantes sont également investies pour améliorer la consommation des moteurs thermiques.
Mais, aux yeux de Greenpeace, «l'amélioration de l'efficacité de l'essence et des véhicules hybrides ne sont plus des solutions suffisantes à la crise climatique. Au contraire, ils retardent les changements fondamentaux nécessaires, et la progression actuelle des ventes de SUV est une menace de plus pour notre climat». Selon l’ONG, ces modèles émettent davantage de gaz à effet de serre que les autres types de véhicules.