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À Bruxelles, un sommet inédit pour lutter contre la désinformation sur les vaccins

La méfiance de la population pourrait provoquer des vaques épidémiques dans certains pays, selon les experts. La méfiance de la population pourrait provoquer des vaques épidémiques dans certains pays, selon les experts.[GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Une menace sur la santé. Le tout premier sommet mondial sur la vaccination est organisé demain à Bruxelles par la Commission européenne et l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce rassemblement intervient dans un contexte particulier, puisque les militants anti-vaccination ont pris de plus en plus de poids lors de la dernière décennie. Le but est donc, selon l’OMS, de «donner un nouvel élan à l’action mondiale contre les maladies évitables par la vaccination».

Ce débat de santé s’avère explosif dans un grand nombre de pays, comme les États-Unis, le Brésil mais aussi et surtout la France. Un Français sur trois ne fait pas confiance aux vaccins, selon une étude menée par l’ONG Wellcome, spécialisée dans le médical, et publiée en juin dernier. Une méfiance notamment causée par l’omniprésence sur les réseaux sociaux des «antivax», ces militants qui diffusent des théories du complot, ainsi que des liens supposés entre des vaccins et des maladies graves comme la sclérose en plaques ou l’autisme. Des liens quasi systématiquement invalidés par des études scientifiques. «Il y a eu des cas, mais statistiquement, ils ne sont pas suffisamment significatifs pour établir un lien. Ils semblent plus dus au hasard», explique Mounia Honice, biostatisticienne, spécialiste de la surveillance des effets indésirables liés aux médicaments.

Les chiffres sont d’ailleurs largement du côté des vaccins dans ce débat. Chaque année, 1,5 million d’enfants meurent faute d’en avoir bénéficié selon l’OMS. L’Organisation a même déclaré «l’hésitation vaccinale» comme l’une des dix menaces sur la santé mondiales, à côté de maladies comme Ebola, le Sida, ou des phénomènes comme la pollution.

Point positif cependant, le problème semble avoir été entendu par les pouvoirs publics français qui, depuis quelques années, ont facilité l’accès à la vaccination, et engagé des campagnes d’informations. Des mesures qui ont entraîné une baisse significative de la méfiance vis-à-vis de l’acte médical. Contrairement à certaines craintes, le passage du nombre de vaccins obligatoire de 3 à 11 pour les enfants a également favorisé l’acceptation.

Le retour de maladies disparues

Dans les faits, la méfiance face à la vaccination a déjà des conséquences nettes. Aux États-Unis, une forte épidémie de rougeole s’est terminée en septembre. 1 231 cas dans 31 États on été recensés, soit le pire épisode depuis l’année 2000 dans le pays. S’il n’a pas fait de morts, le virus est potentiellement fatal et causer des séquelles cérébrales chez les plus jeunes.

Pour enrayer la maladie, la vaccination est devenue gratuite et, dans plusieurs États, l’exemption religieuse a été supprimée. Certaines communautés, comme les Juifs orthodoxes, particulièrement touchés à New York, refusaient en effet le traitement préventif. Et selon les experts, d’autres maladies pourraient suivre. La polio pourrait par exemple connaître des vagues épidémiques, notamment au Pakistan, accentuées par les antivax. «Le pays est l’un des derniers qui compte des cas, mais la forte résistance aux vaccins, notamment religieuse, retarde l’éradication», explique Françoise Salvadori, docteure en immunologie et virologie. La coqueluche ou l’hépatite B pourraient aussi être mieux contrôlées. Le sommet est donc plus que jamais d’actualité.

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