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L'Ukrainienne accusée d'être une naine sociopathe par ses ex-parents adoptifs a trouvé une nouvelle famille

Natalia vit désormais auprès de la famille Mans, un foyer chrétien où tout semble bien se passer... [Capture Twitter / DailyMail Australia].

Depuis plusieurs jours maintenant, l'histoire de Natalia défraye la chronique des journaux du monde entier. Adoptée par une famille américaine en 2010, cette Ukrainienne, dont l'âge était à l'époque officiellement de 8 ans, aurait été abandonnée en 2012 par ses parents adoptifs après que ces derniers auraient découvert qu'elle serait une dangereuse naine adulte sociopathe. Le Daily Mail a retrouvé sa trace le 26 septembre dernier.

Loin des accusations portées par les Barnett, ses anciens parents adoptifs, Natalia aurait ainsi trouvé refuge auprès d'une nouvelle famille adoptive, selon le quotidien britannique.

Natalia «vit désormais dans l’Indiana avec une nouvelle famille chrétienne de cinq personnes qui croient qu’elle a été abandonnée» explique le journal qui précise que son nouveau foyer, celui de la famille Mans, est composé du pasteur Antwon, de sa femme Cynthia et de leurs trois enfants, dont certains sont également adoptés. 

La nouvelle famille croit que natalia a bien été abandonnée

Difficile toutefois d'en savoir beaucoup plus à ce stade et, surtout, de recueillir le témoignage tant attendu de Natalia, puisque ni elle, ni les Mans ne souhaitent s'exprimer.

Après avoir examiné le profil Facebook de la famille, le Daily Mail observe toutefois que Natalia vivrait auprès d'eux depuis au moins août 2013.

En septembre de la même année, ils l'ont même baptisée et, le 17 octobre 2013, Cynthia Mans poste un statut sur le réseau social pour présenter Natalia comme sa «nouvelle princesse adoptée». 

D'après un ami de la famille, que le quotidien britannique a pu interroger, les Mans seraient donc de «bons samaritains» qui sont «tombés par hasard sur cette personne qui n’était pas traitée comme il se doit».

Cet ami affirme d'ailleurs avoir pu parler à Natalia : «je ne suis ni médecin ni psychiatre, mais j’ai parlé avec elle et je la crois. Si tu me demandes si je pense qu’elle a 30 ans, c’est ridicule».

Une affaire très complexe parsemée de zones d'ombre

Une déclaration somme toute de bonne foi mais qui n'éclaire en rien cette affaire complexe et pleine de zones d'ombre. En l'état, difficile donc de savoir qui dit vrai dans cette histoire même si plusieurs médias, comme Libération en France, ont procédé à l'analyse minutieuse de sa chronologie.

Rappel des faits : en 2008, Natalia arrive d’Ukraine aux Etats-Unis grâce un programme d’adoption. Toujours d'après le Daily Mail, qui depuis le début se passionne pour l'affaire, son certificat de naissance ukrainien indique qu’elle est née le 4 septembre 2003. 

Natalia est finalement adoptée par la famille Barnett en novembre 2010 et selon le journal britannique qui a pu parler avec Kristine Barnett, la mère, cette dernière «n’a pas hésité à accepter Natalia bien qu’elle ait appris qu’elle souffrait d’un trouble de la croissance osseuse appelé dysplasie spondyloépimétaphysaire, qui cause des anomalies osseuses de petite taille et des problèmes de vision».

Les Barnett auraient donc su dès le départ que ce trouble correspond à une forme de nanisme, mais cela ne les aurait pas démotivés.

Famille américaine modèle, les Barnett avaient déjà attiré l'oeil des médias, non pas pour l’enfant ukrainienne, mais parce que l'un des enfants du couple est un génie atteint d’autisme. D'ailleurs, Kristine Barnett a écrit un livre à son sujet.

Selon l’enquête de la police, le couple Barnett fait tester l’âge de la fille en 2010. Les dossiers de l’Hôpital pour enfants de Peyton Manning indiquent qu’un médecin a examiné la fillette et estimé qu’elle avait 8 ans.

Puis, en 2012, Kristine et son mari Michael, font procéder à un examen osseux, dans le même centre médical, qui estime qu’elle a alors environ 11 ans.

Deux médecins différents ont donc considéré que l'Ukrainienne était née en 2001 ou 2002, soit qu'elle avait 8 ou 9 ans au moment de son adoption (et non 6 ans comme cela avait été dit lorsque l'affaire a éclaté). 

Natalia reconnue adulte en 2012 sur un document qui pose question

Toujours est il que, selon plusieurs médias américains, les Barnett ont, toujours au cours de l'année 2012, obtenu de la Cour supérieure du comté de Marion, à Indianapolis, en Indiana, que cette dernière «corrige» l’état civil de leur fille adoptive, pour qu’elle soit considérée comme née le 4 septembre 1989.

La justice américaine double alors son âge, le passant ainsi de 11 à 22 ans. Le Daily Mail précise qu'avec cette modification, Natalia pouvait ainsi «recevoir le traitement psychiatrique approprié pour un adulte».

La modification est justifiée par un document, présenté comme non-vérifié par plusieurs médias anglophones, dans lequel un docteur indique que le certificat de naissance ukrainien est «inexact» puisque en 2011, une dentiste considérait qu’elle avait la «dentition d’un adulte» et qu’une évaluation neuropsychologique indiquait qu’elle avait le «développement sexuel d’un adulte», explique Libération.

Sur le plan psychiatrique, la presse anglophone s’appuie sur les déclarations de Kristine, la mère adoptive qui, dans une interview avec le Daily Mail, indique que la santé mentale de Natalia s’est détériorée à partir de 2011, et leur a fourni des documents médicaux.

D'après son témoignage, Natalia aurait essayé de la pousser contre une clôture électrique en 2012, ou de lui faire boire de la javel. Un comportement dangereux, qui lui vaut d’être qualifiée de «sociopathe» par la presse, Natalia ayant été placée dans une unité psychiatrique.

Au cours de ce traitement, elle aurait confessé qu’elle était majeure. Les parents réussissent ensuite à modifier son âge, lui louent un appartement à Indianapolis durant un an, où ils l’abandonnent avant de partir au Canada.

Selon les éléments de l’enquête rapportés par le Daily Mail, Natalia a déclaré à la police en 2014 qu’elle avait été «laissée seule» par ses parents adoptifs, et les policiers avaient conclu qu’elle était un témoin «fiable et crédible».

Après cinq ans d’enquête menée par le bureau du shérif du comté de Tippecanoe, les parents sont ensuite accusés d’avoir abandonné leur fille adoptive, ce qui a attiré l'attention des médias américains.

La nouvelle famille de Natalia demande un réexamen de son âge qui est refusé

Entre temps, au début de l'année 2016, les Mans ont fait une demande pour devenir les tuteurs légaux de Natalia, qu’ils décrivent alors comme une «personne présumée handicapée physique d’environ 13 ou 14 ans, née le 4 septembre (année incertaine)». 

La nouvelle famille adoptive pense en fait que Natalia est née en 2002 ou 2003 (comme indiqué sur les papiers ukrainiens ou les premières analyses médicales) et demande un réexamen de son âge.

Mais l’ancien père adoptif Michael Barnett fait objection et la demande est rejetée. De leur côté, les Mans retirent leur demande de tutelle en 2018, selon le Daily Mail qui n’a pu parler uniquement qu’avec l’avocat de Michael Barnett.

Aujourd'hui, l'âge de Natalia et son état psychiatrique ne sont donc pas clairement établis. Considérée comme sociopathe par son ancienne famille, elle vit pourtant auprès des Mans et leurs enfants depuis six ans.

Une audience aura lieu au tribunal le 15 octobre prochain pour se pencher à nouveau sur cette étrange affaire. Et tout porte à croire qu'elle pourrait donner lieu à de nouveaux rebondissements...

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