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Face aux violents incendies, le désastre australien

Des flammes de 70 mètres de haut, des tornades de feu, plus de 6.800 pompiers sur le front... Depuis septembre, l’Australie, pays pourtant historiquement habitué aux feux de forêt, fait face à un phénomène sans précédent. Des incendies qui ont fait au moins 26 morts, et ont ému le monde entier, provoquant des promesses de dons par milliers.

Mais aujourd’hui, après plusieurs mois de batailles, les pompiers n’ont toujours pas réussi à contrôler les flammes, et les conséquences s’avèrent catastrophiques pour le pays. Un chiffre résume à lui seul l’indignation et la tristesse à travers le monde. Selon la WWF et un chercheur de l’université de Sydney, près d’un milliard d’animaux seraient d’ores et déjà morts dans la catastrophe.

«Ce dont on parle peu, c’est que 80 % de la faune et de la flore sont endémiques à l’Australie, et que les espèces n’existent pas ailleurs. Si elles disparaissent du pays, elles s’éteignent purement et simplement», s'émeut de son côté Plinio Sist, directeur de l'unité de recherche Forêts et Sociétés du Cirad. Avec plus de 8 millions d’hectares brûlés, soit la superficie d’un pays comme l’Autriche, l’impact sur la biodiversité est donc extrêmement important, et il faudra beaucoup de temps pour que celle-ci puisse s’en remettre. «D’autant plus si ce genre de phénomène se répète», abonde le chercheur.

Outre la perte pour la nature, le coût économique d’une telle catastrophe pour l’Australie est énorme. Les entreprises des régions touchées sont à l’arrêt et le prix de la réparation des dommages sera astronomique. La seule ville de Sydney perdrait ainsi jusqu’à 31 millions d’euros par jour, d’après le cabinet de consultants SGS Economics and Planning, sans parler des 187 millions d’euros en déclaration de sinistre déjà déposés par les Australiens.

Et la situation ne semble pas partie pour s’améliorer, puisqu’une nouvelle vague de chaleur devrait frapper le pays à partir d’aujourd’hui, avec pour conséquence d’intensifier les feux. Un véritable coup dur après plusieurs jours d’accalmies météorologiques. Seul espoir à l’horizon, le retour de la saison des pluies prévue pour fin février dans la région.

La prévention comme remède

En quelques semaines, l’Australie est donc devenue le symbole des «méga-feux» qui se multiplient à travers le monde. Afrique, Amazonie, Sibérie, Californie... Aucune région ou presque ne semble épargnée. Et selon les experts, l’Homme en est à l’origine. «Ces feux sont un aperçu de ce qui nous attend dans le futur, avec des périodes de sécheresse plus longues et propices aux incendies à cause du réchauffement climatique», assure Plinio Sist.

Cela, ajouté à des industries à risque, comme la production de charbon en Australie, d’eucalyptus au Portugal ou encore l’utilisation du feu pour défricher des terres agricoles en Amazonie, augmente considérablement la probabilité de feux meurtriers. Le spécialiste du Cirad explique cependant qu’il est possible d’agir en amont, avec des politiques de prévention et de planification, mais il faut être efficace car «lorsqu’un feu est parti, il est presque impossible techniquement de l’arrêter». La balle est encore dans le camp des décideurs du monde entier, qui devront être ambitieux pour obtenir les résultats escomptés. 

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