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75e anniversaire de la libération d'Auschwitz : l'horreur en mémoire

Le monde entier se recueille. Une quarantaine de dirigeants internationaux, parmi lesquels Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, sont attendus ce jeudi 23 janvier à Jérusalem, en Israël, pour commémorer le soixante-quinzième anniversaire de la libération d’Auschwitz, et plus largement afin de perpétuer la mémoire de la Shoah.

Un génocide qui a coûté la vie à 6 millions de juifs, tués par les Nazis, dont un million rien que dans ce seul camp de concentration et d’extermination d'Auschwitz, situé dans le sud-est de la Pologne.

Une lutte quotidienne

Ce jeudi, seuls sept leaders mondiaux sont invités à prendre la parole au mémorial de Yad Vashem, dont le président français Emmanuel Macron, son homologue russe Vladimir Poutine, le vice-président américain Mike Pence ou le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Des discours auxquels succédera une cérémonie : des survivants allumeront une torche, tandis que les dirigeants déposeront des gerbes au pied du monument commémorant les victimes du ghetto de Varsovie. Des prières seront ensuite récitées, avant un moment de silence puis l’hymne israélien.

Mais Israël veut aller plus loin que le simple devoir de mémoire, et compte profiter de l’événement pour montrer que la communauté internationale est plus que jamais unie pour lutter contre l’antisémitisme, alors que ce dernier est en pleine résurgence. «La vie juive est de nouveau menacée en Europe», a récemment déploré Moshe Kantor, président du Forum mondial sur la Shoah, tandis que le pape François a dénoncé des «recrudescences barbares de l’antisémitisme».

Un constat visible notamment en Allemagne, où le nombre d’actes antisémites a progressé de 20 % en 2018, mais aussi en France : 70 % des Français de confession juive disent avoir déjà été victimes d’un acte antisémite, et 34 % se sentent menacés, selon une étude Ifop dévoilée ce lundi. Des chiffres à mettre en lien avec une méconnaissance préoccupante concernant la Shoah. D’après un sondage Schoen Consulting publié ce mercredi, un Français sur six n’en a jamais entendu parler, alors même que les derniers survivants mourront dans les prochaines années, complexifiant encore un peu plus le devoir de mémoire. 

Un contexte peu apaisé

Mais le message d’unité et de solidarité envers les juifs, que souhaitent afficher les grands de ce monde, est pollué par des querelles historiques, ainsi que par les tensions internationales du moment. N’ayant pas été choisi pour prononcer un discours, le président polonais Andrzej Duda a décliné l’invitation. Il craint de ne pas pouvoir répondre à Vladimir Poutine, qui pourrait profiter de sa tribune pour renouveler ses attaques contre la Pologne d’avant-guerre, qu’il accuse de collusion avec Hitler et d'antisémitisme.

Quant à Benjamin Netanyahou, il veut mettre à profit ce forum pour convaincre les Etats-Unis, la Russie et la France d’intensifier leur pression contre l’Iran. Une République islamique considérée par le dirigeant israélien comme une menace aussi dangereuse pour le peuple juif que les Nazis autrefois, en raison de son programme nucléaire. Même dans les moments de recueillement, la géopolitique n’est jamais loin.

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