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Coronavirus : une économie mondiale en grippe

Les marchés européens, américains et asiatiques sont fragilisés par le coronavirus Les marchés européens, américains et asiatiques sont fragilisés par le coronavirus[DAVID DEE DELGADO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Une contagion devenue globale. Alors que des avions continuent à rapatrier les expatriés de tous horizons, que les hôpitaux poussent comme des champignons en Chine et que les mesures de confinement se durcissent, la crise sanitaire liée au coronavirus devient aussi économique.

Depuis plusieurs jours, de multiples signaux montrent que les effets déjà ressentis sur les marchés asiatiques auront des répercussions dans le reste du monde, mais qu’il restent difficiles à évaluer en l’état. La Chine et ses voisins sont bien entendu les plus affectés par la crise du coronavirus. Les bourses de Shanghai et de Shenzen sont en chute libre depuis quelques jours, au point de perdre plus de 8 % lors de leur réouverture lundi, après dix jours d’arrêt.

Mais ce n’est pas tout. Toutes les entreprises qui travaillent avec le géant asiatique se retrouvent en difficulté. Airbus a par exemple annoncé hier qu’il fermait temporairement son usine d’assemblage située à Tianjin, une ville voisine de Pékin. Et cela n’est qu’un exemple parmi d’autres. Apple, Ikea ou encore Starbucks ont fermé des magasins sur place. Preuve de l’inquiétude qui grandit, la firme coréenne LG et la chinoise ZTE, deux entreprises importantes de la téléphonie, ont annoncé qu’elles ne se rendraient pas au Mobile World Congress, salon le plus important de l’année ayant lieu à Barcelone fin février.

Même les organisateurs des JO de Tokyo (prévus en juillet prochain) ont fait part de leurs inquiétudes. L’effet domino est tel que même des secteurs qui n’ont pas de relations directes avec la Chine pourraient se retrouver en difficulté dans les prochaines semaines. Christine Lagarde, présidente du FMI, a quant à elle admis que la situation créait une «nouvelle dose d’incertitude» après la fin de la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

«L’inquiétude provient essentiellement de la place de la Chine, la première économie mondiale selon les critères utilisés», explique Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales. Pour lui, le risque premier est pour les entreprises qui sont déjà fragilisées. 

Selon Oxford Economics, le virus pourrait coûter 0,2 point de croissance mondiale en 2020. Un chiffre important, mais encore loin de ce que pourrait donner une pandémie globalisée «grave», selon la Banque mondiale. En 2008, l’institution estimait qu’un tel scénario amputerait le PIB mondial de 5 points.

Un impact réel mais à relativiser

Si les premiers effets se font ressentir, les économistes s’accordent à dire qu’il est trop tôt pour savoir où s’arrêteront les conséquences. En effet, les rapports publiés jusqu’à présent prévoient des impacts qui devraient se limiter au court terme, avec une grande majorité de pertes qui seront réversibles. «La Chine est très solide financièrement, et devrait s’adapter à ces difficultés. Il est donc très peu probable que l’on se dirige vers un scénario comme le krach boursier de 2008», tempère en effet Sébastien Jean. Pékin, prévoyant, a déjà mis en place certaines mesures, avec 156 milliards d’euros débloqués pour contrebalancer les effets de l’épidémie de coronavisus Malgré tout, la prudence reste de mise. 

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