Depuis que plusieurs pays ont adopté des mesures de confinement, l'activité humaine est en forte baisse. Ce changement semble déjà avoir des répercussions sur l'environnement mais seront-elles suffisantes pour avoir un impact sur le réchauffement climatique ?
Aucune activité dans les usines, plus d'avion dans le ciel ni de voiture dans les rues... Depuis quelques semaines, plusieurs pays sont à l'arrêt pour endiguer l'épidémie de coronavirus et la baisse brutale de l'activité humaine a eu quelques conséquences positives sur l'environnement.
Les images parlent d'elles-mêmes : en Chine, où la population a été enfermée à domicile pendant plusieurs semaines, la pollution atmosphérique a chuté, comme le prouvent des clichés satellites de la Nasa.
Air Pollution Plummets in Cities With High Rates of Quarantine
Satellite readings of air pollution levels over China and Italy show that the regions hit hardest by the COVID-19 have also caused air pollution levels to decline dramatically.
(photo by NASA) pic.twitter.com/o8qLoDncfZ— Elizabeth Wymarra (@woollogirl) March 19, 2020
Et en Italie, notamment à Venise, au bout de quelques jours de confinement, les animaux sont réapparus là où ils se faisaient rares ces derniers temps.
Les effets secondaires de la quarantaine en Italie. L'EAU qui coule à travers les canaux de Venise est redevenu LIMPIDE, les poissons sont revenus et visibles dans l'eau, sans oublier les cygnes.
La NATURE a repris ses DROITS.
La preuve que c'est NOUS le problème. pic.twitter.com/ASuQW6X5vj— kristessis (@christ_essis) March 18, 2020
«Il existe un lien étroit entre l'activité économique et les émissions globales de dioxyde de carbone dues à la prédominance des sources d'énergie fossile», explique Glen Peters, chercheur au Centre de recherche internationale sur le climat et l'environnement au site The Conversation. «Si l'on se base sur les projections de la croissance économique en 2020, nous estimons que le coronavirus pourrait infléchir la courbe des émissions de façon significative», poursuit-il.
une opportunité
Pendant ses deux premières semaines de confinement, la Chine a ainsi réduit sa consommation énergétique et ses émissions de dioxyde de carbone de 25%, selon les données du site britannique CarbonBrief.
Quant à l'Allemagne, où les habitants ne sont pourtant confinés que depuis le mercredi 18 mars dernier, elle est sur le point d'atteindre son objectif climatique de l'année, qui était de réduire de 40 à 45% ses émissions de gaz à effet de serre. La baisse d'activité drastique dans le secteur des transports - ainsi qu'un climat particulièrement doux et venteux qui a fait tourner les éoliennes et baisser la consommation du chauffage - ont joué un rôle majeur.
Pour autant, «la pandémie de coronavirus ne va pas inverser les émissions mondiales de gaz à effet de serres qui sont à la hausse depuis longtemps», nuance Glen Peters. «Nous avons là une opportunité d'investir de l'argent dans des changements structurels, qui pourront réduire les émissions après la reprise de la croissance économique, en développant notamment des technologies propres», conclut le chercheur.