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Crise économique, famine, racisme... 10 conséquences de la pandémie mondiale de coronavirus

La maladie a un impact qui dépasse le seul cadre sanitaire. La maladie a un impact qui dépasse le seul cadre sanitaire. [PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP]

Depuis le début de l'épidémie, les effets du coronavirus se sont fait sentir dans le monde entier. Les conséquences, souvent dévastatrices, interrogent d'ailleurs les dirigeants et les penseurs sur le «monde d'après», pour éviter qu'un tel cataclysme ne se produise à nouveau.

une Crise économique violente

La crise sanitaire mise de côté, c'est l'impact sur l'économie qui a été le plus impressionnant, et qui inquiète le plus aujourd'hui. Les bourses mondiales se sont effondrées dès le mois de mars, le prix du baril de pétrole est tombé dans le négatif pour la première fois de l'histoire, et le chômage grimpe en flèche partout. Malgré les moyens technologiques qui existent, la société n'était pas préparée à mettre en pause tous les secteurs de son économie à cause d'un virus, et ce pendant plusieurs semaines. Les dégâts sont si importants qu'un retour à la situation «normale» n'est pas attendu avant une période qui se compte en années.

un risque de Famine important

Avec les productions mises en pause, et une grande partie des habitants de la Terre confinée, les stocks de nourriture peuvent être amenés à manquer dans certaines zones qui n'ont pas le luxe de pouvoir continuer à s'approvisionner. Quelque 265 millions de personnes pourraient être menacées de famine, soit près du double de la situation actuelle, selon le Programme Alimentaire Mondiale, une branche de l'ONU. «Les envois de fonds à l'étranger vont également diminuer fortement, ce qui va nuire à des pays comme Haïti, le Népal et la Somalie, pour ne citer qu'eux», a déclaré David Beasley, directeur exécutif de l'organisme. Et pour cause, certaines régions faisaient déjà face à des pénuries avant la crise, comme en Afrique de l'Ouest où une invasion de criquets avait ravagé les cultures.

Une respiration Écologique ?

Moins de personnes qui se déplacent pour travailler, les aéroports à l'arrêt, les usines en pause... L'un des rares effets qui pourraient être qualifiés de positifs pendant la crise du coronavirus est la bouffée d'oxygène que la planète a pu s'offrir. En quelques semaines, des changements ont déjà été aperçus, avec la baisse des émissions de CO2 en Chine et dans d'autres pays industrialisés. Pour autant, cela ne suffira pas à résoudre le problème du réchauffement climatique. La diminution de la pollution nécessiterait d'être maintenue sur une période bien plus longue pour permettre aux gaz à effet de serre de décroître en proportion dans l'atmosphère. Et rien n'indique que le fameux «monde d'après» se mettra immédiatement à changer ses moyens de production pour devenir plus écologique. 

Augmentation du BRACONNAGE 

Si la pause forcée du tourisme mondial a des avantages sur l'écologie, elle peut paradoxalement représenter un certain danger pour quelques animaux en voie d'extinction. Ainsi, depuis le début du confinement, des associations de défense de ces bêtes ont remarqué une augmentation du braconnage dans certaines zones, et notamment en Afrique. Les attaques contre des rhinocéros ont d'ailleurs été dénoncées à la mi-avril, puisque près d'une dizaine d'entre eux ont été tués dans le but de récupérer leurs cornes. Sans les touristes sur place, les braconniers ont toute latitude ou presque pour s'en prendre à eux. «Les animaux ne sont pas justes protégés par des rangers, mais aussi par la présence des touristes», a résumé au New York Times Tim Davenport, directeur des programmes de conservation des espèces en Afrique pour la Wildlife Conservation Society. 

Les Crises diplomatiques continuent

Pour certains, une crise mondiale devrait être résolue par la coopération internationale et le dialogue entre les pays. Mais ce n'est pas toujours le cas. La crise du coronavirus a entraîné un certain nombre de tensions entre les pays. Les Etats-Unis ont ainsi menacé la Chine de représailles si cette dernière a menti sur l'origine du virus et les chiffres qui en découlent. Jean-Yves Le Drian a également convoqué l'ambassadeur chinois en France après une lettre qualifiée de diffamatoire publié par l'officiel asiatique. L'OMS a été la cible de critiques pour sa gestion, et l'Iran continue sa guerre des mots avec Washington concernant la saisie de pétroliers. Il faudra donc plus qu'une pandémie pour souder les pays autour d'un même objectif. 

Des Prisons vidées

«Une bombe à retardement». Voilà comment les prisons du monde entier ont été caractérisées quand le coronavirus a commencé son invasion. Dans des pays comme la France, la Turquie ou en l'Italie, qui connaissent une surpopulation carcérale, avec des détenus qui sont donc proches physiquement les uns des autres, dans des conditions hygiéniques difficiles, la moindre contamination peut vite devenir catastrophique. C'est pour cela que des Etats ont mis en place une politique assez rare, puisqu'ils ont vidé les prisons d'une partie des détenus. En France seulement, 9.923 détenus ont retrouvé la liberté en un mois. Mais on en dénombrait toujours 62.650 au 15 avril, soit plus que le nombre de places officiel, qui s'élève à 61.080. Le chiffre est donc bien loin des 90.000 prisonniers qui doivent être libérés en Turquie suite à une loi du 13 avril, soit un tiers du total. 

Attaques contre la démocratie

Viktor Orban qui bénéficie désormais de pouvoirs exceptionnels, instauration d'une surveillance de masse, liberté de la presse limitée, procès de dirigeants décalés et élections maintenues malgré le confinement... Les ONG dénoncent depuis le début de la crise un certain nombre de mesures inquiétantes pour les droits des citoyens et le bon fonctionnement de la démocratie. Que ce soit en Europe, en Asie ou partout dans le monde, des stratégies particulièrement agressives ont été mises en place au nom de la lutte contre le Covid-19. Reste à savoir dans quelle mesure ces actions, officiellement temporaires, s'inscriront dans le temps. 

Trêve de certains conflits et guerres de gangs

Si certains pays continuent certaines démonstrations de force, d'autres jouent la carte de l'apaisement le temps de la crise. Cela a par exemple été le cas avec l'Arabie Saoudite, qui a mis en pause ses actions au Yémen, où une guerre civile financée par des pouvoirs extérieurs sévit depuis plus de cinq ans. En Afrique du Sud, cet état d'esprit a même été appliqué par les gangs du Cap. Ces derniers ont signé une trêve le temps que le pays se relève de l'épisode actuel. 

Racisme

En France, les communautés asiatiques ont rapidement dénoncé les attaques dont elles ont été la cible dès que le coronavirus a fait la une de l'actualité. Des restaurants ont été tagués, des insultes ont fusé dans les transports en commun, les réseaux sociaux sont devenus plus violents que d'ordinaire... Mais cette situation est la même dans un grand nombre de pays du monde, où des histoires liées au racisme ont été médiatisées. La Chine elle-même a notamment largement critiqué Donald Trump quand ce dernier a affirmé que le coronavirus était un «virus chinois». 

DES CASSES TÊTES SPORTIFS 

Jeux Olympiques, Ligue 1, Tour de France, NBA... Tous les grands événements sportifs mondiaux subissent le confinement comme tout le monde. Mais avec des calendriers définis plusieurs années à l'avance, il est difficile pour les organisateurs de trouver des solutions. Pour certains, comme le Tour de France, un simple report a été décidé, mais cela est plus compliqué pour les sports collectifs, avec une saison qui devait se terminer début juin pour reprendre en août. La question de recommencer les championnats en juin, quitte à avoir une période de repos plus courte, ou tout simplement d'annuler pour ne reprendre que dans des temps plus sûrs, n'a pas encore été tranchée, et laisse les supporters dans l'expectative. 

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