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Confinés, les Italiens entonnent «Bella Ciao» à leurs fenêtres pour fêter les 75 ans de la fin du fascisme

Enfermés chez eux depuis un mois et demi, les Italiens se sont mis à la fenêtre samedi à l'occasion de la Fête de la Libération pour entonner leur hymne mais aussi la chanson des Partisans, «Bella Ciao».

Les avions de chasse ont lâché les couleurs tricolores au-dessus d'une Rome ensoleillée, aux rues vides pour cause de confinement en ces temps de pandémie de coronavirus. 

Mais quelques minutes plus tôt, des milliers d'habitants avaient entonné le «Bella Ciao» à l'occasion de cette fête du 25 avril, qui marquait les 75 ans de la libération de Milan, Turin et Gênes en 1945, et la défaite des nazis dans la péninsule.

Le choix de cette chanson, très marquée à gauche, a suscité les grincements de dents d'Italiens qui ne s'y reconnaissent pas. 

«Je respecte ceux qui ont donné dans le passé la vie pour la liberté de notre pays, mais je considère prioritaire en ce moment, plutôt que de chanter «Bella Ciao», d'aider avec de l'argent les citoyens qui sont dans le besoin», a déclaré Matteo Salvini, selon des propos rapportés par l'AFP.«Ce matin, un prêtre m'a dit qu'on l'empêchait de célébrer» la messe en public, «tandis que d'autres peuvent faire la fête», a-t-il poursuivi.

Sur Twitter, le chef de la Ligue (extrême droite), le premier parti du pays, a écrit : «Merci à ceux qui, il y a 75 ans, aujourd'hui et demain, ont mis, mettent et mettront la bataille de la Liberté au centre de leur vie. Le désir de liberté peut être attaqué, offensé, emprisonné, tourné en dérision, mais finalement il gagne toujours». 

Le maire de Milan, Giuseppe Sala, élu de gauche dans une région acquise à la Ligue de Matteo Salvini, avait lui invité un ami, le musicien Saturnino, pour jouer «Bella Ciao» sur le balcon de l'hôtel de ville, devant de rares passants. 

Le président de la République Sergio Mattarella a lui déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu où il s'est rendu masque sur le visage, une cérémonie tenue en tout petit comité. Même son escorte est restée éloignée du tombeau.

Allié de l'Allemagne hitlérienne, le dictateur fasciste Benito Mussolini avait été renversé en juillet 1943, puis arrêté, avant d'être libéré par un commando allemand pour instituer à Salo (nord) un régime fantoche soutenu par les troupes nazies qui avaient alors renforcé leur présence dans la péninsule où les partisans étaient de plus en plus actifs au fil des mois.  

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